Ecrits et Coloriages de Monsieur Henri

Ecrits et Coloriages de Monsieur Henri

ETRE TEMOIN

 

 

Témoignages

d’un bénévole
à l’association des
petits frères des Pauvres

 

 

 

 

 

 

 


Ces témoignages sont à usage privé,
Ils se veulent authentiques,
et n’engagent que la responsabilité
de l’auteur.

 

 


Congrès   Réflexions   « Amplius »

 

A tous mes amis
bénévoles
et
futurs bénévoles.

 

 


Témoigner

L'accompagnement fraternel nous engage, ensemble et personnellement, dans une dynamique de mémoire et de transmission.

Ceci nous conduit à favoriser et à soutenir l'expression des personnes accompagnées elles-mêmes.

Ceci nous donne le droit et le devoir de témoigner de ce que nous vivons, dans nos milieux de vie, dans le réseau associatif, face aux responsables politiques et à l'opinion publique.

Témoigner par nos actions et par les projets que nous élaborons en commun.

Témoigner par des prises de positions institutionnelles.

 

 

 

 

 

 

Les petits frères des Pauvres
accompagnent des personnes
en priorité de plus de cinquante ans
souffrant d'isolement…

 

 

 

 

Des fleurs avant le pain

 

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Cette année 2016, l’association
des petits frères des Pauvres fête
ses 70 ans.

Dans le cadre de cet anniversaire, une des actions proposées aux personnes accompagnées, est d’écrire une lettre : Traduire un souvenir, faire une demande, partager un moment de vie…

A l’heure où je mets en page ces quelques « ressentis » de mon bénévolat, je reçois une lettre surprenante de ma chère mère, adressée à ses enfants. Elle nous a quittés il y a deux ans, atteinte de la maladie d’Alzeimer, après avoir passé deux années en maison de retraite, sans jamais se plaindre de sa condition.

Réalité ? Fiction ? Je vous livre ce courrier in-extenso.

 

 

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Mammy

Mes Chers enfants,

Depuis dix huit mois, je suis heureuse, je vis calmement, dégagée des tâches quotidiennes. Entourée de personnes dévouées, je n’ai plus à me préoccuper des repas, des rangements, du lendemain. Vous l’avez compris, je vis au présent, heureuse, oui heureuse. Chaque matin, une dame, je pense qu’elle est infirmière, me prépare mes médicaments à prendre dans la journée, elle est souriante, et me demande régulièrement de vos nouvelles. Je lui ai dit que j’avais de nombreux petits enfants, et aussi des arrière petits enfants. Impossible pour moi de me souvenir de tous les prénoms, mais vous savez que je vous porte « tous » dans mon cœur. A midi, au déjeuner, j’ai une voisine qui ne parle pas, elle est peut-être étrangère, cela ne me dérange pas et me permet de manger à mon rythme. L’après-midi, je me repose avant de rejoindre une grande salle où… où je ne sais pas très bien ce qui se passe, mais cela m’occupe. Le soir après mon dîner que je prends dans ma chambre –quel luxe- je regarde la télévision, sans doute les informations ou un film, je ne sais plus.
Mes chers enfants, lorsque vous me rendez visite, sachez que vous êtes toujours les bienvenus, mais surtout, lorsque vous partez, ne soyez pas tristes, je suis heureuse.
Je vous embrasse comme je vous aime.
Votre Maman.

 

 

 

Xavier

Merci chère Maman.
Lors de nos dernières rencontres avant ton grand départ, quand je te regardais, j’étais pris de pitié, je me sentais démuni, impuissant à te rendre heureuse, et pourtant… et pourtant… ton visage vieilli, tes rides accentuées par la demi obscurité de ta chambre cachaient ta sérénité. Tu étais heureuse ? Comment, oui comment n’ai-je pas pensé un instant que tu pouvais être heureuse ou peut-être que tu cachais bien ton profond isolement.
Ta maladie t’aurait-elle sauvée ?
Je t’embrasse.

 

 

Avant propos

Ayant participé à deux congrès nationaux organisés par l’association des petits frères des Pauvres, je souhaitais, pour me poser, et/ou prendre un temps de recul, raconter ces moments qui m’ont marqué. Il s’agit d’un ressenti profond et en aucun cas d’impressions. Ayant quelques facultés à prendre des notes en toutes circonstances, je me suis permis de reprendre plusieurs témoignages, des extraits de conférences, des conclusions de forums et ateliers en tout genre. Je reste le seul garant de la fiabilité des propos qui suivent. Les deux premiers chapitres sont consacrés aux deux congrès auxquels j’ai participé, à savoir celui de Lille en 2016 et celui de Dijon en 2013. Les « extraits » suivant, relatent des moments important de mon bénévolat. Quant à « L’Amplius »…

A propos de bénévolat.
A l’âge ou le temps libre l’emporte sur les contraintes de la rentabilité, chacun peut se poser la question du bénévolat, du don, de la participation, de l’aide.
Participer financièrement à des œuvres caritatives ? Donner de son temps ? S’engager pour un temps limité ? Donner de son temps libre à ses petits enfants, à sa famille ? Profiter –enfin- des bons moments de la vie ? Et pourquoi pas faire un compromis de ce qui précède.

 


Nous sommes nombreux, à l’association des petits frères des Pauvres à avoir fait ce choix : donner de son temps, de son expérience, et vivre en cohérence avec la famille, sans oublier tous les plaisirs de la vie !!
Après avoir participé activement en 2006 à la mise en place de la communication du congrès national du Mouvement Chrétien des Cadres et dirigeants d’entreprises, qui se déroulait à Marseille, j’ai souhaité mettre à profit mon expérience. Je me mettais toutefois une condition : M’engager dans une association non confessionnelle. Les petites sœurs des pauvres ayant fait localement le plein, il ne me restait plus que les p f P !
Je revendique bien volontiers ce choix. Quant au retour sur investissement… je suis gagnant

 

 

L’avant congrès.


L’ Equipe d’Animation Territoriale Marseille SUD de la fraternité Méditerranée, à laquelle j’appartiens, procède par tirage au sort, pour la participation au Congrès de 3 des membres du territoire, qui se sont portés volontaires. J’en suis.

Denise se charge de prendre mes billets, je les édite et… par chance je rencontre Denise deux jours avant le départ, car… j’avais édité les billets de Denise et non les miens et, j’étais persuadé que nous partions le vendredi hors c’était le jeudi !

Arrivé à Lille après 5 heures de voyage. Dîner dans ma chambre en regardant l’émission consacré aux candidats à la primaire de la droite. Soft (le dîner et l’émission !) Mon colocataire de chambre se pointe à minuit. Après une (très) longue communication téléphonique –à haute voix- il s’endort en oubliant d’éteindre la télé. A trois heures du matin je débrancherai le poste ! Sacré Ali !

Vendredi matin, retrouvailles au petit déjeuner. Je perçois Julie et Elsa, tout juste sorties du lit, les yeux dans la brume et sans maquillage (elles s’en vantent et cela se voit !). Ali, quant à lui, a déjà terminé son café, et, comme un électron libre, il se déplace de tables en tables, communique sur tout et rien à une heure de la matinée ou l’on aimerait être relaxe …

Mes amis Jean Pascal (président de la région Méditerranée) et son épouse, s’installent à coté de moi, je salue le « couple présidentiel » ce qui les amuse ! (photo : la Présidente consort..)

Avant l’ouverture du Congrès, prévue à 14 heures au Grand Palais de Lille, je profite de mon temps libre pour me promener dans la ville.
Découverte (re-découverte car j’avais visité Lille en 1991) du vieux Lille, son Beffroi, ses maisons typiques, ses églises (sur mon passage, deux sur trois de fermées…) Comme à Marseille, la misère transpire, et il y a comme à Marseille de très jeunes femmes voilées et surtout des personnes accueiantes

 

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Ouverture du Congrès

 


13 h . Après un rapide déjeuner, toujours en chambre, je rejoins le Grand Palais. Cent fois avant de m’y rendre, j’ai vérifié mon plan… sait-on jamais. Le Palais se situe à moins de cinq minutes de mon hôtel. J’aurais 45 minutes d’avance.

Accueil-Congrès type. Le plan vigie-pirate est efficace et discret. Sourires de circonstance et nombreuses rencontres. Premier sourire, celui de Clémence de Montpezat, avec laquelle j’avais dansé un rock au dernier congrès, celui de Dijon. Puis, Yves, Christine, Danielle, Denise, Ali, et tous ceux que j’aime. Amen.

Remise du porte badge, du sac du petit congressiste qui comprend le stylo et le carnet de note, plus plus… Le grand amphi se remplit. Sonnette stridente, les lumières s’éteignent, un film est projeté.


Le film.

Patricia, une femme d’une soixantaine d’années, très éprouvée par la vie, est accompagnée par deux bénévoles des petits frères des Pauvres, Stéphane et Florence. Le film, de grande qualité, met en avant : l’écoute, le partage, la mise en valeur de la personne accompagnée, le suivi, la confiance réciproque.
Les spots se rallument, et nous découvrons sur la scène, Patricia et ses deux bénévoles, qui poursuivent in situ leur témoignage. Emouvant.
En projection sur grand écran posté sur la scène, nous découvrons des visages. Les visages de la pauvreté et du bonheur. L’Ouverture du Congrès c’est maintenant.

Christophe Caignaert.

Le Président de la fraternité du Nord, nous accueille. Il joue de son accent « Chti » Il rappelle le thème : « Les visages de la pauvreté » et insiste sur l’attention particulière à apporter au quotidien aux plus pauvres. Soyons attentifs auprès des plus fragiles. Profitons de ce congrès pour faire une remise en cause, donc de progresser. Christophe nous parle de la grande région : Les Hauts de France (nous y sommes) qui est particulièrement défavorisée. Chômage important dû à la fermeture de nombreuses usines –déclin de l’industrie- misère apparente dans les grandes villes mais aussi en milieu rural. Les petits frères des Pauvres ont toute leur place, ici dans le Nord.

Christophe passe la parole à :

Alain Villiez, le président des P F P.

Heureux, oui je suis heureux de m’adresser à une assemblée attentive qui s’intéresse aux Visages de la Pauvreté. Trois raisons d’être content, au delà de votre présence :
- Nous fêtons les 70 ans de la création de l’association.
- A Lille, je me retrouve dans mes terres, c’est tout un symbole.
- La pauvreté, me tient à cœur.
Une phrase clé à retenir : Aller vers, accueillir, accompagner. Bien retenir l’ordre des verbes de cette phrase.
Alain poursuit : Face à nous dans nos accompagnements des personnes âgées, des Vieux, mais quels vieux ? Les seniors sont-ils des Vieux ? Des Vieux Vieux ? des T G V (très grands vieux !) Posons-nous la question maintenant avant même d’agir : Qui sont ils réellement ? Trop souvent des invisibles, blessés par la précarité. Ne faisons pas des raccourcis trop rapidement du style : Croissance égale précarité, mais tournons nous dès maintenant là où il y a de la précarité. Revenons aux invisibles. Depuis 2003, l’année de la canicule, nous avons été interpellés par les autorités du pays pour rester vigilant au « regard » de ceux qui sont isolés… invisibles. La matérialisation de cette prise de conscience à aboutit à la création de MONALISA.

En quelques mots, qu’est-ce que Monalisa :

La Fondation de France compte 5 millions de personnes en risque de solitude sociale, 23% ont plus de 75 ans soit 1,2 millions. Avoir le sentiment de ne compter pour personne est terrible, affirme Jean-François Serres des petits frères des Pauvres, pilote de Monalisa : MObilisation NAtionale contre l'Isolement Social des Agés.
Cette problématique s'est imposée en 2003 avec le drame de la canicule. Diagnostiquer l'isolement, le sentiment de dépréciation. Ces personnes isolées n'ont personne sur qui compter et ne comptent pour personne. Cette souffrance est terrible, elle produit de la honte, du retrait, un sentiment de dépréciation qui peut devenir pathologique. Jean-François Serres estime que l'isolement devra apparaître comme un des critères clés des analyses/diagnostics des professionnels médico-sociaux afin de le prévenir et lutter contre.
Recenser les réponses à l'isolement
C'est l'enjeu clé de Monalisa : mobiliser les énergies, les acteurs de terrain déjà à pieds d'œuvre (associations, CCAS, services civiques... au sein du collectif "Combattre la solitude des personnes âgées", identifier et communiquer les ressources et réponses locales, et animer cette démarche commune (Charte Monalisa). Il faut donc des moyens pour déployer cette plate-forme (internet avec des compétences "salariées" en appui). Les promoteurs ont estimé le coût de ce moteur/Monalisa de 1,5 à 2 millions d'euros par an. Repérer et aider seul une personne isolée est difficile et épuisant dans le temps, explique Jean-François Serres. En revanche, si on peut compter sur une équipe citoyenne locale, recrutée, formée, suivie par des professionnels aguerris... cela change tout ! Ces équipes citoyennes identifiées feront demain partie des registres de réponse à l'isolement.

Aujourd’hui, il y a la loi, c’est un fait, la loi qui permet aux plus démunis d’avoir un revenu minimum, mais est-ce suffisant ? Non, car ce serait oublier le lus important : la relation humaine. Les petits frères des Pauvres ont leur place dans cette seconde phase. Les besoins sont immenses, nous le savons, et grâce à la restructuration de l’association, nous aurons un plus grand « accueil » en 2025. Alain revient sur : La relation, la fraternité, et l’amour, ce sont des points fondamentaux voulus par Armand Marquiset. Redonnons à ceux que nous accompagnons : le goût de vivre, le goût de l’autre., et… à nous aussi !

Alain passe la parole à Pierre de Saintignon.

Pierre de Saintignon

Premier adjoint à la mairie de Lille, il représente Martine Aubry qui se remet d’une intervention chirurgicale.
La pauvreté au niveau local. La mairie dans un premier temps a fait une évaluation, un constat des actions menées dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Le résultat est positif (comment en aurait-il pu être autrement XPB) Il souligne l’importance de notre association au niveau local, et revient sur la « pauvreté à Lille » une ville particulièrement touchée. Trois points à faire évoluer : La santé, le logement et la formation, pour aboutir à un meilleur « Vivre ensemble » sans oublier le partage des émotions. Il n’y a pas de honte à partager nos émotions. Les partenariats fondamentaux (nous en faisons partie) doivent évoluer. Ensemble, ensemble, continuons de travailler, c’est ainsi que nous serons un rempart contre la haine et la barbarie.

Pierre de Saintignon laisse maintenant la place à Max André Pick.,.

Max André Pick.

Vice président du conseil départemental du Nord Il revient sur notre thème de congrès. Un visage marqué peut être un « beau visage », soyons attentif. La préoccupation première du Conseil Départemental est de redonner de l’autonomie aux personnes âgées trop souvent isolées. « Vivre chez soi » c’est une priorité. Les maisons de retraite, Ephad etc. ne sont pas la seule solution, il faut imaginer, créer des conditions favorables pour encourager l’autonomie.
Il adresse un grand remerciement aux Bénévoles. (enfin…)

Max André Pick, cède la parole à madame Pascale Boitard.

Pascale Boitard.

Secrétaire d’état chargée des personnes âgées et de l’autonomie.
L’engagement aujourd’hui, c’est « L’engagement associatif». Elle revient sur la Loi, déjà exposée par Alain Villiez. L’état s’est déjà beaucoup engagé financièrement pour préserver l’autonomie. (..!)
- Par la reconnaissance et l’aide apportée aux aidants.
- Le crédit d’impôt
- L’attention particulière portée à l’autre, c’est la République du respect.
Pascale Boitard revient sur sa mission : Agir sur le terrain, c’est ma priorité depuis plusieurs années, et croyez-moi, la route est longue…

Après ces présentations, officielles, nous entrons dans le vif du thème de ce congrès : Les visages de la pauvreté.

Eric Fiat, philosophe et spécialiste de l’éthique, du soin et du travail social, est maintenant invité à nous partager sa vision sur :

« Visage de la Pauvreté,
Pauvreté du visage »
une image de la réciprocité


Eric Fiat.

Avec humour, Eric Fiat nous rassure : Ce n’est pas parce que je suis philosophe, que vous n’allez rien comprendre !
L’exposé aura pour fil rouge, le mythe d’Achille. Pourquoi ce mythe est-il en rapport avec Visage de la Pauvreté et Pauvreté du visage ? Nous le découvrirons au cours de l’exposé.


Eric Fiat.

Petit rappel sur le mythe d’Achille.

 

 

Achille est un héros légendaire de la guerre de Troie. Fils de Pélée, et de Thétis, Sa mère le plonge dans le Styx, l'un des fleuves des enfers, pour que son corps devienne invulnérable. Mais… mais son talon, par lequel le tient Thétis, n'est pas trempé dans le fleuve et reste celui d'un mortel. Richesse et Pauvreté se trouvent ici réunis. La richesse qu’il doit à son ascendance et la pauvreté due à sa vulnérabilité dont il ne pourra jamais se séparer. Il est éduqué par le centaure Chiron qui lui apprend les arts de la guerre, la musique et la médecine. Alors qu'il est encore adolescent, il choisit une vie courte, mais glorieuse, plutôt qu'une existence longue mais sans éclat. Caché par sa mère, qui veut l'empêcher de participer à la Guerre de Troie, à la cour du roi Lycomède, le jeune homme est découvert par Ulysse et rejoint, avec son ami Patrocle l'expédition grecque. Il aura beau cacher son visage (il est même déguisé en femme) il sera découvert. On revient ici, sur richesse et pauvreté, pauvreté du corps imparfait (son fameux talon) mais aussi l’impossibilité de se dissimuler. Son visage sera reconnu. Lors de la dixième année du conflit, une querelle avec Agamemnon le pousse à quitter le combat : c'est la « colère d'Achille » chantée par l’Illiade. La mort de Patrocle le pousse à reprendre les armes pour affronter Hector le meilleur des Troyens. Achille trouve la mort peu après l'avoir tué, atteint à la cheville par une flèche de Pâris, guidée par le dieu Apollon. En conclusion de ce récit, on peut parler de la pauvreté des riches.
Prenons l’exemple de louis XIV : il ne pourra jamais surmonter sa vulnérabilité, sa « minabilité » notamment lorsqu’une femme se refuse à lui. C’est bien là sa pauvreté.
Nous sommes égaux devant la pauvreté.
Cet exposé, passionnant, met en évidence les visages ET la pauvreté. Qu’importent les visages et aussi qu’importe la pauvreté, c’est à chacun de nous de « comprendre » en premier, qui nous sommes, face, et avec notre pauvreté, et en second « comprendre » les visages que nous croisons, tout ce qu’ils nous disent sans oser se manifester. Lorsque nous regardons un paysage, un bâtiment, ou encore une œuvre d’art, notre regard est fixe, il ne dévie pas, en revanche, lorsque nous regardons un semblable, notre regard devient courbant, pourquoi ? C’est une attitude de respect non réfléchie, elle peut être aussi interprétée comme une mise à l’aise, elle n’est jamais dégradante. Cela suffit-il pour entrer en relation avec une personne qui « souffre de pauvreté » ? Non, le plus important reste à l’évidence l’Amour.
Conclusion avec le chant de Jean Gabin :

Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes,
J'parlais bien fort pour être un homme
J'disais, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS

C'était l'début, c'était l'printemps
Mais quand j'ai eu mes 18 ans
J'ai dit, JE SAIS, ça y est, cette fois JE SAIS

Et aujourd'hui, les jours où je m'retourne
J'regarde la terre où j'ai quand même fait les 100 pas
Et je n'sais toujours pas comment elle tourne !

Vers 25 ans, j'savais tout : l'amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'amour ! J'en avais fait tout le tour !

Et heureusement, comme les copains, j'avais pas mangé tout mon pain :
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris.
C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots :

"Le jour où quelqu'un vous aime,
il fait très beau ! »


Pause avant de rejoindre les « Ateliers »

Une bonne occasion d’échanger nos ressentis de cette conférence, et aussi d’envisager localement notre accompagnement différemment.

A chaque pause, le clan des fumeurs se retrouve sur le parvis du grand palais. Oublions notre addiction, et les critiques –faciles- lancées par les non-fumeurs que nous croisons. Ce temps pris à l’extérieur permet des échanges spontanés, naturels. C’est en quelques sortes, le coin de la « Machine à café ou de la photocopieuse » où tout se dit, et parfois se construit !

Mon atelier :


Comment se rapprocher
des personnes vieillissantes
en milieu rural.

Pourquoi ce choix ? Il y a six mois j’ai rencontré lors d’un forum organisé par la Mairie d’Aubagne, une ancienne stagiaire aux petits frères, devenue directrice d’un Ehpad dans un village assez isolé. Son interrogation : Comment convaincre la population locale de la nécessité d’un accompagnement de personnes vieillissantes en milieu rural.

Fonctionnement de l’atelier.
Nous sommes une quarantaine de participants répartis en 4 groupes.
Première partie, énoncer les problèmes rencontrés sur le terrain.
- l’éloignement des commerces et des centres administratifs
- les personnes « hors village »
- l’habitat souvent précaire
- la méfiance, mésententes et jalousie.
- le transport
- la peur du modernisme, l’accès Internet et l’information.
- les problèmes générationnels

Quelques solutions pour ne pas rester isolés dans notre accompagnement :
- contact avec le service social de la mairie
- le rapprochement et le partage d’expérience avec d’autres équipes des petits frères.
- Déterminer à l’avance le temps que nous consacrerons à l’accompagnement et s’y tenir, au risque d’être rapidement débordé, face aux très nombreuses demandes.

Comment les personnes sont-elles signalées ?
- contact avec les autorités locales, contacts avec les partenaires, les assistantes sociales, et aussi les différentes relations des bénévoles eux-mêmes.
- Concernant les partenaires (ATD, secours catholique etc. ) s’entendre et se partager le territoire pour éviter les doublons.

Les indispensables : la formation spécifique au milieu rural, à surveiller et à renforcer pour les nouveaux bénévoles. Avant de démarrer un accompagnement sur un village ou un ensemble de petits villages, faire une évaluation des besoins ET de nos possibilités.

Ne jamais négliger la connaissance du terrain (des habitudes locales, de la topographie, des autorités locales, des moyens de communication etc.)
On peut aussi envisager une réunion dans le village avec le maire, le député.. ou plus simplement pour se faire connaître, participer au réveillon de Noël, et bien d’autres actions telles : profiter d’un événement comme le soixante dixième anniversaire pour se manifester… plus plus

Etonnant, personne n’a parlé des relations avec l’Eglise locale !

Après cet atelier qui ne m’a franchement pas convaincu, je fais un détour par l’atelier « Ecoute » où je retrouve Diane Rozier. Nous nous « écoutons » sur les difficultés rencontrées dans les activités de nos deux associations : Solitud’Ecoute et SOS Chrétiens Marseille. Depuis plusieurs années nous partageons quelques objectifs, sur la formation, le recrutement, l’écoute à domicile (que ne fait pas Solitud’Ecoute). Aujourd’hui, je lui propose d’établir un flyer commun, ce qui nous permettrait un accès plus facile dans les hôpitaux. A suivre

 


Retour à l’amphi. Plénière 2

« A l’écoute des personnes accompagnées »

Relater ce qui suit sur le fond serait prétentieux. Nous écoutons et visualisons, des personnes accompagnées, qui dans le cadre des 70 ans de l’association, ont écrit des lettres. A qui ces correspondance sont-elles adressées ? A un parent, au président (République ou autre) au père noël, à vous à moi. Ces lettres traduisent une impressionnante lucidité de leurs auteurs. Elles ne sont ni pleurnichardes ni trop émotives, elles relatent le plus souvent des souhaits, parfois des regrets, fréquemment une demande de plus grande justice. Reprenons ici un extrait de la charte voulue par Armand Marquiset : Chaque personne est unique et doit être respectée en tant que telle. Une évidence ? Sûrement pas, ces témoignages nous interrogent sur la spécificité de chaque individu, ils doivent nous faire réfléchir, nous inciter à changer notre comportement face aux « Vieux » aux pauvres. L’écoute… toujours l’écoute.

Suit, le « temps dédié » à la mémoire des personnes accompagnées, des bénévoles, des salariés, décédés ces trois dernières années, avec la participation de la chorale des petits frères des Pauvres. L’excellent pianiste distance les choristes… c’est mon point de vue !

Moment le plus intense le plus « Vrai » de ce congrès. La lettre à Armand, écrite et lue par Gabriel Bertrand, qui fut l’un des premiers compagnons d’Armand Marquiset. Ce monologue est en réalité un dialogue avec notre fondateur, on perçoit le sourire d’Armand ! Le rappel des fondamentaux de l’association, largement inspirés des valeurs évangéliques, est évoqué de façon intelligente, presque naïve et avec vérité. On perçoit aussi, deux caractères, celui d’Armand et celui de Bertrand, qui à défaut de s’affronter, ont du avoir des moments agités… notamment lorsqu’il fallait envisager l’avenir de l’association !

Détente et dîner

Nous sommes bien au pays des Ch’tis, l’aurions-nous oublié. Impossible !!
Une fanfare composée de cuivres, mais surtout de tambours, déambule dans le grand palais. Qui sont-ils ? Des Ch’ti bien sûr, des vrais, certains hommes ont revêtu une marinière quand d’autres, plus ou moins déguisés arborent des insignes aussi confus qu’illisibles ! Un tambour major aux allures de grognard scrute son public derrière ses lunettes type « sécurité-sociale » des années 1950 ! Une femme de petite taille, mi lingère mi majorette, pose avec les participants de ce congrès. Folklore, on ne s’entend plus et c’est bien ainsi.

 

 

Dîner à l’étage.

Après le champagne servi sur l’air de Mon pt’it quinquin, nous passons dans la salle de restaurant. On se mélange plus ou moins entre bénévoles, l’instinct grégaire des territoriaux rassemble les Marseille-Sud et une authentique lilloise à la recherche de personnes à accompagner hors Ehpad, et aussi d’un mari ! Nous lui serons de bon conseil… Je ne reprendrai pas maintenant le menu par le menu, en conclusion, ce fut raffiné et délicieux.

Retour à la casa. En enjambant le pont de Flandre qui sépare le grand palais de mon hôtel, je ne peux m’empêcher de faire une halte face à la gare de Lille-Europe que je domine. Clin d’œil à Monet et sa Gare Saint Lazare.

 

 

Coucher. Mon colocataire de chambre rentrera à trois heures du matin et sera présent au petit déjeuner à 7 h

 


Samedi 15 octobre.

8 h 45 Plénière 3

Avant le début de l’assemblée plénière, une surprise. Notre ami Abdel Aziz, résident Adoma à Marseille, et dont on a lu une lettre hier, est sur le plateau. Il lit la lettre que lui a envoyé la présidence de la république. Il poursuit son témoignage, revenant sur les injustices de la vie qu’il évoque sans aucune amertume. Une leçon de dignité, une de plus.

« Ces visages qu’on envisage »

Deux militants d’A T D quart monde accompagnés d’un médecin psychiatre ouvrent l’assemblée en retenant trois mots clés : Pauvreté, Précarité, Exclusion.
En préambule, intervention du psychiatre, Jean Furtos.
La pauvreté, quel seuil de la pauvreté ? Ce seuil est-il le même en Suisse, en France à l’ère de Louis XIV, à Lille ou encore au Congo ?
Ne confondons pas « pauvreté » et « Misère ». La pauvreté c’est la difficulté à vivre (ce qui est viable) à titre d’exemple ce témoignage souvent entendu : Mes parents étaient pauvres mais je n’ai jamais manqué de rien. La précarité, c’est la peur de perdre. Perdre ce qui fait le « viable ». Les sociétés pauvres n’ont pas peur de perdre ! Elles savent vivre avec ce qu’elles ont, sans s’opposer au « mieux vivre ». Revenons à la notion de précarité, et distinguons la bonne et la mauvaise précarité. (étonnante distinction, que seuls les psychiatres peuvent expliquer… XPB)
Prier, supplier pour « avoir », c’est la bonne précarité. Sans l’autre je ne peux pas vivre, ce qui met en valeur la confiance en soi, et la confiance en l’autre, que l’on pourrait traduire par fierté et solidarité. (c’est tellement plus simple cette traduction !) La mauvaise précarité elle surgit lorsque je n’ai plus confiance en moi, je ne parle plus à mes voisins, je vis dans une société de « Danger ». une société paranoïaque.
Une constatation : Quand on va bien, on est pressé, on écoute et on agit, à l’inverse, lorsque l’on se sent mal, on ne sollicite plus, on se retranche derrière un « Tout va bien » qui bien évidemment est faux. C’est la mauvaise précarité.

Intervention de Marie-Aleth Grard,
déléguée nationale d’A T D quart Monde.
A T D veut dire : Agir Tous pour la Dignité. Au cours des interventions de Marie-Aleth et René Loqueneux, militants à ATD, le mouvement, sa création, ses actions, seront évoqués de façon discontinue sans la logique que nous aurions pu attendre. Reprenons et rassemblons maintenant l’ensemble de ces informations concernant
A T D.

Le Mouvement ATD Quart Monde a fait évoluer la lutte contre la pauvreté pour la faire passer d’objet de charité à lutte pour les droits de l’homme. Né dans un bidonville de Noisy-le-Grand dans les années 50, il est à l’origine participative, d’un grand nombre d’avancées législatives comme le Revenu Minimum d’Insertion (RMI, ancêtre du RSA), la Couverture Maladie Universelle (CMU) ou le Droit au logement opposable (DALO).
Le fondateur : Né d’un père polonais et d’une mère espagnole, Joseph Wresinski grandit dans un foyer très pauvre à Angers.
Toute sa réflexion et son action resteront marquées par son expérience des humiliations et de la honte liées à la misère.
Curé dans des paroisses ouvrières et rurales, pendant dix ans, son évêque lui propose en 1956 de rejoindre un camp de sans-logis, à Noisy-le-Grand (région parisienne).
Le 14 juillet 1956, il rejoint les 252 familles rassemblées dans le camp des sans-logis. « Ce jour-là, je suis entré dans le malheur« , écrira-t-il plus tard. Il consacre toute son énergie à faire reconnaître ce peuple en quête de dignité, un peuple avec une pensée et une expérience uniques, indispensables à la société.

Marie –Aleth insiste sur la Dignité : Soyez fiers, soyez dignes. Elle évoque l’histoire de Gaétane dont le maire de sa commune ne voulait pas la recevoir seule car elle était pauvre (?). Pauvre, on n’a plus de fierté, plus de relations et pire, « On » nous prête des intentions. Gaétane obtiendra une audience mais accompagnée. Un comble ? Oui, mais une bonne occasion de faire avancer le droit à la dignité.
René, questionné sur son action, exprime toute sa volonté d’agir en tant que Militant d’A T D. C’est parce que j’ai connu des galères que je comprends encore mieux la galère des autres.
L’animatrice du débat, notre amie Emmanuelle Soubln, directrice de la communication de notre association, pose la question : Chez vous à A T D, il n’y a pas de bénévoles ?
Les membres participant aux différentes actions d’A T D sont :
- Des Volontaires Permanents, ceux qui ont quitté leur métier pour se mettre aux cotés des plus pauvres. Ils touchent une indemnité de 600 euros par mois et leur engagement peut varier de six mois à deux ans.
- Les militants Quart Monde, ils ont une expérience de la pauvreté. On pourrait –peut-être- les assimiler aux bénévoles des petits frères des Pauvres.
- Les Alliés. Ce sont des bénévoles présents à tous les niveaux d’A T D

Une différence sur le fond avec notre association.
Un militant n’accompagne pas, mais il va à la rencontre.. A la rencontre des familles pour connaître leurs besoins.
L’exemple suivant concerne la famille, mais pourrait tout aussi bien concerner un célibataire, une fratrie etc. Le militant va à la rencontre de la famille qui a déjà déterminé une priorité, par exemple : logement, éducation des enfants, revenu minimum, achat d’un véhicule etc. puis le militant avec l’aide d’A T D, résout « LE » problème. On peut imaginer une famille sur endettée qui a besoin d’un véhicule, le militant s’investira avec A T D pour trouver ou acheter un véhicule, sans intervenir pour autant sur le ou les problèmes qui ont amené la famille à s’endetter. C’est avant tout le « Respect » de la famille…
C’est un des fondamentaux d’A T D, faire face aux difficultés, « j’assure qui je suis, mes valeurs » et « Il n’y a pas de honte à donner ».

Une valeur humaine, celle de la rencontre :
La rencontre peut être dérangeante, comme un coup de foudre peut l’être. Si on ne sort pas modifié de la rencontre, il n’y a pas eu de rencontre. Serait-ce dangereux d’aider son prochain ? Oui lorsque l’on devient accroc, ou encore lorsque l’on se dit : Mais qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour en arriver là… Revenons sur la valeur humaine. Le savoir des plus pauvres, nous devons en tenir compte, dans une rencontre, il n’y a pas « qu’un exposé des soucis » de l’un et une aide de l’autre ! Osons le sourire, l’écoute (du savoir des plus pauvres), la fraternité.

Le sujet qui fâche.
R S A contre 7 heures de bénévolat.
Le conseil départemental du Haut-Rhin souhaitait imposer aux allocataires du RSA, à partir du 1er janvier, de travailler bénévolement sept heures par semaine pour des associations ou des collectivités locales. Mais cette mesure a été jugée illégale, mercredi 5 octobre, par le tribunal administratif de Strasbourg. Le juge a considéré que le département ne pouvait envisager de conditionner, de manière générale, le versement du RSA à l’accomplissement de telles actions de bénévolat .
Le point de vue d’A T D : Contraindre les gens, ce n’est pas les responsabiliser. Comment se sentir utile lorsque l’on est sous la contrainte ? Forcer la participation à un projet associatif quand on a déjà une vie difficile et que cette épée de Damoclès menace à tout moment de s’abattre sur de maigres revenus, c’est indécent.

Le département de la Drôme a mis en place un dispositif similaire mais basé sur le volontariat. La différence est notable puisque le dispositif est « gagnant-gagnant ». D’une part pour les associations qui ont de réels besoins et d’autre part pour les bénéficiaires du RSA qui exercent une activité pour maintenir un lien social et à terme favoriser leur retour à l’emploi, sans contrainte.

Marie-Aleth après ce rappel de l’actualité récente, insiste :
C’est indécent. Ce qui est bon, c’est ce qui aide à vivre et l’inverse. Très remontée contre le président du conseil départemental du Haut-Rhin elle reprend un extrait des réactions entendues à A T D : Rappelons que le droit fondamental à des moyens convenables d’existence est reconnu par notre Constitution. Les minima sociaux, comme le RSA, permettent de respecter ce droit. Une fois de plus on stigmatise les pauvres comme étant des profiteurs alors qu’une majorité d’entre eux se démène chaque jour. Le RSA n’est pas un choix, c’est le dernier filet de la solidarité nationale.
Oui, l’implication associative peut être un premier pas vers l’emploi. Il faut toutefois rappeler ce que ces 7 h de « bénévolat » impliquent pour les personnes en situation de précarité. D’un point de vue pratique, il faut que les allocataires puissent s’organiser pour le transport ce qui peut leur générer un surcoût. De même, trouver une nourrice pour seulement une journée par semaine est compliqué et coûteux. Cette mesure va complexifier le quotidien de familles qui peuvent déjà avoir du mal à joindre les deux bouts.
Ensuite, si l’on est capable de trouver du travail à raison de 7 h par semaine à 20 000 personnes dans le Haut-Rhin alors pourquoi ne pas concentrer nos efforts à leur trouver un emploi stable et pérenne ?
Enfin, précisons également que les personnes en situation de précarité accordent une grande importance au travail afin d’assurer le meilleur avenir possible à leur famille, ce qui les conduit souvent à accepter des emplois précaires.

C’est le point de vue d’A T D. Sommes-nous obligés de le partager ? Non pour ma part, et je m’en expliquerai au chapitre « Amplius ». Notons qu’un recours du Conseil Départemental est en cours.

Avant d’en finir avec cette table ronde, ajoutons un point d’accord :

« L’idée fausse, c’est que les pauvres ne veulent pas travailler »

Ouf ! Nous sommes en harmonie, au moins sur un point.

Après cette plénière sur les Visages que l’on envisage, un intervention programmée de Michel Serres, sera remplacée par un extrait –visuel- de son analyse « La Pauvreté seule sauvera le monde ».

Un autre regard, celui de l’historien des sciences, philosophe, homme de lettres et membre de l’Académie française.

 

Michel Serres explique pourquoi le progrès humain passe par la protection des faibles, par la misère et non pas la richesse, par la faiblesse et non pas la force, par la fragilité et non pas la puissance.

 

Michel Serres
La Pauvreté seule sauvera le monde.

Provocation, réalité ? Ecoutons, ou lisons…cet extrait.
La misère détruit l’homme, la pauvreté peut le sauver. La misère est un malheur extrême, le plus extrême des malheurs, mais la pauvreté est une vertu.
Quels que soient les bilans et les statistiques sur le monde d’aujourd’hui, tous concluent que le monde actuel serait invivable sur le modèle des riches. Si l’on essayait de généraliser le modèle des pays opulents, le monde s’écroulerait. Il ne pourrait pas continuer. Et, par conséquent, si nous nous prétendons démocrates, il faut partager ; si nous voulons en finir avec cette aristocratie féroce dont je parlais au début, il faudra bien un jour accepter des conduites de pauvreté. Non seulement, je tiens la pauvreté pour une vertu, alors que la misère est le plus grand malheur des hommes, mais nous y sommes promis.
Si nous voulons vraiment vivre en démocratie, la propager, la partager, notre destin, même matériel, est la pauvreté ; la pauvreté seule sauvera le monde ; l’esprit de pauvreté est peut-être aujourd’hui le fondement de la morale. Qui peut entendre cela ?

  

Pause et visite des ateliers. 

 

12 h 30 le dernier repas partagé..

Comme hier soir, nous nous retrouvons à la même table. Nous partageons une Carbonnade Flamande. Les discussions sont animées, Anita, notre bénévole lilloise revient à la charge sur : « Comment trouver un mari… à un certain âge » Denise prodigue ses conseils, quand l’auteur de ces lignes raconte son expérience de patron d’une entreprise d’agences matrimoniales ! Avant de nous retrouver à la quatrième plénière, je vous donne la recette de la Carbonnade !


Recette de la Carbonnade flamande.

Temps de préparation : 30 minutes
Temps de cuisson : 120 minutes
Ingrédients (pour 6 personnes) :- 6 tranches de pain d'épices
- 40 g de beurre
- 1,5kg de gîte de bœuf
- 700 g d'oignons
- 25 g de sucre roux
- 30 g de Farine
- 1 l de bière blonde ou ambrée
- Thym, laurier, persil
- Sel, poivre, moutarde
- 10 g de vinaigre


Préparation de la recette :

-Faire fondre le beurre, ajouter le bœuf coupé en morceau (5cm) et laissez colorer les deux faces
-Retirer la viande et dans le beurre de cuisson ajouter et laisser colorer les oignon, saupoudrer de sucre et de farine.
-Laisser caraméliser.
-Mouiller avec la bière.
-Porter à ébullition sans cesser de remuer,
-Ajouter la viande, le thym, le laurier, une partie du persil, le vinaigre, sel, poivre.
-Couvrir et laisser mijoter à feu doux 45min.
-Ajouter les tartines de pain d'épices moutardés et laisser encore 90min.

Bon appétit !

 

 


Plénière 4

Ces visages avec lesquels on s’engage.

Si nous nous engageons avec les personnes accompagnées, comment leur permettons-nous de vivre elles-même cet engagement dans la relation, dans l’équipe, dans l’association ?

Reprenons l’image de valse à trois temps, et 1 et 2 et 3 et on rebondit toujours ! Les intervenants reprennent : la valeur unique et irremplaçable de la personne. La vie de la Frat, notre vie dans la Frat ne se résume pas à un « Long Fleuve tranquille », elle est un combat au quotidien.

Témoignage d’un projet à Versailles concernant des personnes très âgées, qu’il s’agisse des personnes accompagnées ou des bénévoles vieillissant. Ce projet, mis en place aujourd’hui a entraîné de nombreuses réticences et même des freins. Dans un premier temps une évaluation des situations en relation avec le vieillissement, ce qui suscite de nombreuses questions :
- variété des possibilités d’entrées en maison.
- Perte d’autonomie : pour qui ?
- Un étudiant colocataire est-ce envisageable ?
- Comment ne pas s’imposer et laisser les « vieux » discuter entre eux ? A retenir pour les journées au manier entre autre.
- Comment envisager des activités régulières
- Oser créer des liens entre différents groupes et créer ainsi des réseaux .
Autres sujets abordés par l’équipe de Versailles : les séjours vacances adaptés aux personnes très âgées.

Autre témoignage, celui de Jean Pascal Lhardy, président de la fraternité régionale Méditerranée sur :
« Participation au Conseil d’équipe des personnes accompagnées ».
Le témoignage de Jean Pascal est plus une anticipation de ce que pourrait être la participation… etc. C’est, sans doute, une expérience très locale qu’il expose. Nous attendrons d’être TOUS concernés par ce projet pour en reparler. Retenons toutefois sa volonté de faire un partage d’expérience avec d’autres associations telles : Armée du salut, Secours Catholique, Ehpad, CIQ etc.
En un mot redonner la parole aux Personnes Accompagnées.


FAIRE POUR : NON
FAIRE AVEC : OUI


Le temps passe… la chorale de notre association nous berce… est-ce raisonnable à cette heure de la journée où la sieste se fait ressentir.
DIABLE, mon train part dans un quart d’heure.
Je l’aurai… je l’aurai.. Et je l’ai eu. Ouf

FIN DU CONGRES DE LILLE.


Ce que je retiendrai de ce congrès.

Sur la forme.

Organisation, synchronisations au Top, logement de qualité (coloc. de chambres : une bonne idée) . Un excellent choix celui du Grand Palais de Lille. Des rencontres toujours intéressantes et souvent fructueuses.

Sur le fond.

L’essentiel est incontestablement le manque de lien social.
La valeur de chaque personnes accompagnée, c’est la charte, mais un rappel ne peut que faire du bien. « Non seulement, je tiens la pauvreté pour une vertu, alors que la misère est le plus grand malheur des hommes, mais nous y sommes promis. »
Michel Serres.
La rencontre peut être dérangeante, comme un coup de foudre peut l’être. Si on ne sort pas modifié de la rencontre, il n’y a pas eu de rencontre.
Chaque personne est unique et doit être respectée en tant que telle. Une évidence ? Sûrement pas, ces témoignages nous interrogent sur la spécificité de chaque individu, ils doivent nous faire réfléchir, nous inciter à changer notre comportement face aux « Vieux » aux pauvres. L’écoute… toujours l’écoute.

 

« Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau"

 

 

Mon premier congrès

 

Dijon 15 et 16 novembre 2013
Congrès national des petits frères des Pauvres.

Vu par un membre de la délégation de la Fraternité de Marseille.


Etre proches

 

 

 

 

Interventions et temps forts
Vendredi
Six cents personnes accueillies au palais des congrès de Dijon. Un amphi. plein, une estrade visible de tous et un écran géant. Après le passage de Marcel et Oswald respectivement à la guitare et à la trompette, et respectivement la soixantaine et 7 ans et demi… Ouverture du Congrès et présentation de la région Bourgogne Franche Comté qui comprend notamment : L’Yonne avec Auxerre, la Nièvre avec Prémery et Nevers, la Saône et Loire avec : Chalon sur Saône, July les Buxy et le Doubs avec Besançon.

Mathilde Pavan,

Présidente, fait un historique de la région qui a eu des hauts et des bas, n’ayant plus il y a une quinzaine d’année que… 4 bénévoles. Aujourd’hui : quarante !

 

Michel Chegaray, Président de l’association des petits frères des Pauvres, présente le congrès et son thème : Etre proches.

 

Intervention de madame Tannenbaum

Maire adjointe de Dijon déléguée à la Solidarité et à la santé et vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne. Dijon, première ville amie des aînés ! La ville de Dijon a choisi de relever le défi du vieillissement pour porter un projet de ville pour tous. Conscient de la problématique du vieillissement de la population et de ses implications à tous les niveaux de notre société, à Dijon, nous avons décidé de relever ce défi et d'essayer d'imaginer une ville où chacun trouve sa place. Le principe des actions est simple : améliorer la ville pour qu'elle intègre au mieux ses populations les plus âgées avec des répercussions positives dans le quotidien de tous les habitants, quels que soient leur âge ou leur situation sociale. Car c'est bien du mieux vivre ensemble dont il est question et d'un travail de fond pour imaginer avec les habitants mais également avec les autres collectivités et les acteurs publics la ville de demain plus solidaire et corollairement plus écologique.
Un programme territorialisé de santé 2010-2012 a été défini, de façon concertée par les professionnels dont le souci est notamment :
· d’améliorer l'accès aux services médico-sociaux des populations en situation de précarité ;
· éviter, rompre l'isolement des personnes âgées de plus de 60 ans, vivant à domicile.

Alain Villez, vice-président de l’association, nous présente les intervenants, notamment madame la Ministre Delaunay qui prendra la parole ensuite. Après cette brillante intervention de madame Tannenbaum, j’aurai dans la tête ce chant de Noël : Mon beau sapin roi…

 

Intervention de Michèle Delaunay

Ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l’autonomie. Hommage à notre association, reconnaissance de sa générosité, et félicitations pour ses initiatives. La ministre ouvre cette première séance plénière intitulée «quelles politiques publiques d’action et de prévention pour les personnes âgées confrontées à la perte d’autonomie et à l’isolement ? ». Son intervention sera suivie d’un débat avec la salle, animé par Alain VILLEZ, vice-président des petits frères des Pauvres.
Michèle DELAUNAY reconnaît, et encourage l’implication des petits frères des Pauvres dans la lutte contre l’isolement des personnes âgées. « Cet engagement se concrétise au quotidien pour les centaines de bénévoles de l’association, mais aussi via le programme MONALISA, initié à la suite du rapport remis le 12 juillet par Jean-François SERRES, secrétaire général des petits frères des Pauvres. »

Rappel sur Monalisa :
En octobre 2013, Michèle Delaunay et Brigitte Ayrault, ambassadrices de MONALISA, ont participé à la première plénière du projet. La Mobilisation Nationale contre L’Isolement des personnes Agées qui est donc maintenant officiellement opérationnelle.
La charte de l’équipe citoyenne qui définit la constitution et les missions des équipes citoyennes MONALISA permettra la mise en œuvre du projet sur l’ensemble des territoires. La charte définit des principes communs, tels que la non discrimination, le respect des liens familiaux et sociaux, la confidentialité, le libre choix de la participation de la personne accompagnée, le droit à la renonciation, l’interdiction pour les bénévoles de recevoir des dons, legs ou gratifications, la non substitution et la complémentarité par rapport aux autres intervenants.
Implication des petits frères des Pauvres, sans lesquels, le projet n’aurait pu voir le jour, il s’agit d’un partenariat entre action publique et action citoyenne, ou encore entre bénévolat et politique.
Les petits frères des Pauvres ont accepté de porter le lancement le temps que l’association MONALISA soit créée (fin 2014). Ils prendront en charge le portage technique à savoir :
· L’hébergement « physique » de l’équipe nationale,
· La prise en charge des dimensions RH pour l’équipe recrutée (fiche de paie etc.)
· La prise en charge des fonctions supports (informatique, postes de travail, téléphonie etc.)

Madame Delaunay a ensuite développé la loi d’orientation à venir, sur le projet « Autonomie, pour l'adaptation de la société au vieillissement » ainsi que sur d'autres aspects de la politique en faveur des personnes âgées, souhaitant qu’elle soit votée à l’unanimité (…) loi qui comportera "deux temps législatifs" : Les mesures favorisant le maintien à domicile d'une part et, d'autre part, l'accompagnement et la prise en charge en établissement, dans le cadre plus large de la refondation du financement de la protection sociale.

Les questions et réponses après l’exposé de la ministre :
Cette loi ne fera pas l’objet d’un « cinquième risque » de la Sécurité sociale, mais elle apportera un complément financier à L’APA qui sera évolutif.
Monalisa c’est une coopération inter-mouvements pour lutter contre l’isolement. Le projet quand il verra le jour en 2014, ne sera pas figé mais évolutif.
C’est à chacun de nous de faire connaître Monalisa, par les moyens de communications tels les twets mais aussi le hasthag, facebook et bien sûr le bouche à oreille.
Le bénévolat, c’est s’accomplir dans une vie et non la subir.

Le logement adapté, une priorité. Avec les technologies nouvelles qui simplifient les aménagements, nous devons aussi aller au-delà de ces aménagements en se servant notamment : du voisinage, du repérage par le net, des jeux en ligne pour stimuler les neurones, et bien évidemment la télé-assistance.
En conclusion, nous devons prendre à bras le corps le « Vieillissement. » et vous les petits frères des Pauvres vous avez une expérience dans ce domaine.
A propos du minimum vieillesse… sa revalorisation est en cours si l’on tient compte de l’avancée de la réforme des retraites. Encore une fois il y a une parité dont nous devons tenir compte. Mais attention… il y a aussi le rôle des médias, et les pauvres, ce n’est pas très productif.

En conclusion : je vous fais un appel à la responsabilité, à dépasser le pessimisme, ensemble, nous pouvons changer l’atmosphère de notre pays.

 

 

Fonctionnement pratique du congrès

Florence et Aurélien, à la suite de l’intervention de la ministre, se présentent comme les madame et monsieur Loyal de notre congrès. Ils seront nos accompagnateurs, tant pour nos soucis pratiques, que pour les interventions en direct auprès des acteurs de ce week-end.


Le congrès de Dijon, le 10 ème congrès des petits frères des Pauvres, se veut attentif au vécu, sur le terrain, des différentes actions.
Douze propositions pour les congressistes.

· Accueillir des nouveaux bénévoles dans la proximité
· Mobiliser localement pour financer l’action de l’équipe
· Être proches au domicile
· Inviter des voisins à « Être proches »
· Être proches en milieu rural
· Être proches des personnes à la fin de leur vie
· Être proches des personnes résidant en Hébergement Collectif
· Être proches des personnes en grande précarité
· Être proches dans les maisons petits frères
· Aller vers les minorités vieillissantes
· Quels projets de vacances au cœur des équipes ?
· Être proches : quels soutiens des salariés petits frères des Pauvres ?

Trois cents congressistes sont répartis dans ces douze ateliers, les autres congressistes profitent de ce temps (1h30) pour découvrir les stands des régions. Demain, ce sera l’inverse.


Atelier N° 4 :
Inviter des voisins à être proches.

J’ai choisi cet atelier, car j’habite une petite résidence mitoyenne d’une tout nouvel EHPAD. Ma question : comment informer, motiver mes voisins à accompagner, conduire, promener… une ou plusieurs de ces cent vingt personnes.

Douze personnes : bénévoles, salariés, ancien salarié, prennent connaissance du « Voisin’âge ». Après un exposé, par le l’initiateur du Voisin’âge, sur le fonctionnement de repérage de personnes isolées dans les quartiers, et de leur accompagnement dans le cadre d’une démarche ponctuelle, les participants à cet ateliers posent des questions concrètes sur le Voisin Age.
Notons qu’ il s’agit d’un laboratoire d’accompagnement, simple et pratique, mis à la disposition des bénévoles et bien sûr au profit des personnes les plus isolées.
Les autres ateliers fonctionneront sur le même principe du vécu sur le terrain et des propositions pour « avancer ». Notre interlocuteur précise le principe et le fonctionnement du Voisin’Age.

Le principe de Voisin-Age

Mettre en relation les personnes âgées et leurs voisins, en privilégiant la proximité, les affinités, et la réciprocité des échanges. Il n'y a pas d'engagement de temps. Chacun fait comme il peut et comme il veut. La responsabilité, partagée par plusieurs voisineurs, devient légère.
Certes, les personnes âgées ont besoin qu'on prenne soin d'elles mais la réciprocité existe, avec une disponibilité et une efficacité que vous n'imaginez pas : Maryse peut réceptionner vos colis, arroser vos plantes ou récupérer votre courrier pendant vos vacances.
Une communauté web Voisin-age.fr réunit tous les membres de la communauté Voisin-Age. Il vous permet de rencontrer les personnes âgées de votre voisinage et les voisins qui sont déjà en relation avec elles. Ainsi vous pourrez coordonner vos actions entre voisins (visites, coups de fil, petits mots, coups de main…), partager vos expériences, vos idées... et vivre une expérience de solidarité passionnante !

Comment agir ?
Par exemple,
en rendant visite,
en téléphonant pour prendre des nouvelles,
en faisant les courses,
en accompagnant chez le médecin,
en faisant un peu de bricolage,
en prenant soin d'un animal de compagnie,
en s'invitant pour le thé etc.

Après cet exposé et de nombreuses propositions faites par les participants, je retiendrai, en ce qui concerne, pour ma mitoyenneté avec l’Ehpad la Marylise :
- Se faire connaître auprès de la direction de l’établissement
- Connaître les besoins des visites et d’accueil
- Commencer un premier accompagnement à titre personnel, puis proposer des signalements à mon équipe territoriale.
- Impliquer le voisinage sans faire de fixations sur les proches résidents de mon quartier. Cela peut être la participation de ma paroisse à une fête annuelle, l’invitation de jeunes à l’occasion des fêtes de fin d’année etc.

Pas d’idées préconçues. Etre là. Présent. Ecouter. Observer et ensuite agir.

 


Après ce partage très enrichissant, nous nous rerouvons au grand amphi pour écouter le témoignage du père Pedro Meca. A l’heure ou je rédige ces lignes, le Père nous a quittés depuis

Pedro Meca

Une intervention très remarquée de l’avis des congressistes.

Présentation de Pedro et intervention.


Bonjour, Monsieur, ou bonjour mon père ?
Continuez !

Vous êtes un compagnon de la nuit pour ceux qui n’ont rien. Certains vous qualifient de mendiant Mais avant tout vous êtes un homme qui consacre sa vie aux plus démunis toujours à la rencontre des « formidables anonymes ».
On peut vous croiser sur le parvis de l’église Saint-Eustache, dans le 1er arrondissement de Paris, où un repas chaud est servi chaque soir d’hiver aux plus pauvres. Vous aimez discuter avec tout le monde. Toujours jovial, vous poursuivez votre soirée en allant boire un café vers Châtelet, puis faites un tour du côté de la gare Montparnasse et vous vous enfoncez dans la nuit, parfois jusqu’au petit matin.
Question : Qui êtes vous Prère Pedro Meca, votre quotidien vous le partagez avec des personnes marginalisées, comment cela a-t-il commencé ? Vous avez deux minutes…. je chronomètre.
Deux minutes c’est déjà beaucoup. Vous avez tout dit. Voulez-vous que je poursuive ?
J’ai commencé à travailler comme éducateur spécialisé dans une boîte de nuit, à la fin des années 70, avec celui qui était l’un des premiers dominicains ici, André Lendger. Il dirigeait un bar-discothèque à Paris, le Cloître cela ne s’invente pas , il était aumônier des artistes et il voulait en faire un lieu de cabaret où les jeunes artistes pourraient se produire. C’était un lieu fréquenté par des vendeurs et des consommateurs de drogue (dans les années 1970 elle faisait des ravages). Par amitié pour ce frère, j’ai dit oui. Dans ce lieu de rencontres régulières, comme barman, je pouvais écouter les personnes qui avaient besoin de parler, de se dire. Je pense avoir davantage « confessé » derrière ce comptoir que dans un confessionnal".
En réalité, mon ami André lendger, n’a pas pu réaliser son projet de produire de jeunes artistes, mais il y est quand même resté au « Cloître ». Ce bar-discothèque appartenait à l’abbé Pierre. L’abbé devenu mon premier patron, puis on est devenu frères, on se voyait souvent et on discutait beaucoup. Alors quand on me parle d’éducateur spécialisé comme d’un apostolat, j’aime bien rappeler que c’était avant tout ma profession. Évidemment, j’étais un professionnel avec tout ce que je suis et puisque mes conceptions de la vie et de la relation aux gens sont conditionnées par ma foi et donc ma relation à l’autre. Mais je dois vous dire, qu’avant ce « travail » en boîte, lorsque j’avais 17 ans, j’ai eu envie de profiter de la vie. Avec ma Mama, ma maman adoptive, nous vivions dans une seule petite pièce, sans eau ni électricité, en gros sans aucun confort, et moi j’avais un travail qui me rapportait beaucoup… j’étais contrebandier ! Soyez rassurés, aujourd’hui encore, je suis un contrebandier. Et puis, je dois ajouter que mon enfance a été difficile au niveau matériel, j’ai eu faim. Mais elle a été très riche au niveau affectif, c’est la famille qui m’a élevé qui m’a tout donné, surtout, l’intelligence du cœur. Le vieux couple qui m’a accueilli m’a tout appris. Ce fut un privilège d’avoir été abandonné cela m’a donné une « mère naturelle » comme tout le monde et une maman. Et cette maman m’a aimé comme personne ne m’a aimé. Le jeudi, lorsque nous faisions le tour du village pour mendier, elle disait « je viens avec mon petit qui est le plus beau, le plus intelligent et le meilleur de tous ».

Si le maître du temps me le permet, je fais un rapide rappel sur ma vocation.
Je suis rentré chez les dominicains en 1956 et je suis devenu prêtre en 1962. Avant cela, j’étais un militant, je luttais contre les injustices surtout contre les dictatures. Je suis un basque ! Je luttais pour la libération du peuple espagnol sous Franco et donc j’étais très au fait de la lutte contre les injustices. Quand je suis arrivé à Paris, j’ai demandé à mon supérieur de pouvoir vivre hors du couvent, ce qui m’a été accordé et j’ai rapidement vécu dans un squat. Je travaillais avec des gens en grande difficulté et cela m’a permis de gagner ma croûte. Je crois que dans ce milieu-là, il y a un chantier extraordinaire à explorer pour les hommes de foi.
Vous me permettez de continuer ? Après cet épisode des dix sept ans et de ma rébellion, j’ai compris qu’il me manquait quelque chose pour être heureux. Et ce fut la rencontre de l’autre, celle avec les plus pauvres. Aujourd’hui, croyez-moi, je ne suis pas content, car l’injustice, depuis quarante ans est dans la rue à Paris. J’ai cherché à qui m’adresser pour partager la détresse de mes rencontres, étant, surtout la nuit, présent sur le terrain. Aujourd’hui, j’ai compris, il y a ceux qui savent et travaillent, et ceux qui ne savent pas et qui enseignent.

Le père est très longuement applaudi.

Suivent quelques phrases significatives de Pedro Meca.

Notre expérience ? C’est lorsque l’on réfléchit sur ce que l’on est.
Avoir des subventions… pour ne rien faire, alors posons-nous la question de notre quête.
Etre « LA » c’est le plus important. Sans nous poser de question. Etre là c’est tout.
Accepter de se transformer soi-même.
Il faut avoir un œil curieux (Oh que oui. ndrl)
Je suis raciste, Oui, je ne crois qu’à la race humaine.
Entrer en relation avec celui qui ne dit rien, celui qui peut être saoul le matin et qui est mon semblable.
On va aider ? Non on va se faire aider…
On a une vulnérabilité en commun et c’est le début d’une relation.
On s’invite mutuellement, c’est valoriser l’autre, qui lui aussi peut « inviter »
L’HUMOUR nous permet d’être proche.
Ton nom ! …. Non, comment veux-tu que je t’appelle ? Relativiser nos malheurs.
Toute l’importance de l’atelier d’écriture pour ceux qui ne savent ni lire ni écrire.
Donner aux plus pauvres la possibilité de donner.
On a parfois trop envie d’être sauveur du monde…
J’ai décidé de ne pas mourir, c’est à cause de mon agenda, je n’ai pas le temps.
Je n’accompagne pas jusqu’à la mort, mais durant la vie.

 

UN MENDIANT PARMI LES PAUVRES
Sur la page de la province dominicaine de Toulouse, dont il faisait partie, est évoqué "notre frère Pedro Meca, compagnon de la nuit pour ceux qui n'avaient rien. Un mendiant parmi les pauvres". Car pour Pedro Meca, il fallait à tout pris sortir de la logique du don parce que "la main qui donne est toujours au-dessus de la main qui reçoit, on est dans une dynamique de pouvoir dans le don". C'est ce qu'expliquait le frère Pedro en 2004, au cours d'une interview à la cité Saint-Pierre à Lourdes, lors du pèlerinage dominicain du rosaire, auquel il participait tous les ans av 

 

L’Anniversaire

les dix ans de la Fondation, sont fêtés en fanfare. Un orchestre de cuivres, qui accompagnera également les congressistes le soir au dîner, entonne l’happy-birthday.


Rappel.

En 2003, la Fondation a pris le nom de Fondation des petits frères des Pauvres et elle a reçu la capacité juridique de fondation abritante, lui permettant d'accueillir en son sein des fondations personnalisées, dites abritées ou sous égide, créées sur l’initiative de particuliers, d'associations ou d'entreprises. Le logement est toujours un de ses principaux axes d'intervention mais elle soutient également d'autres projets notamment dans le domaine de l'accompagnement des personnes malades ou en fin de vie, et le développement de formes d'accompagnement innovantes.
La Fondation appuie son action sur l'engagement d'une petite équipe de salariés épaulée par plus de 70 bénévoles.

 

 


Moment du souvenir ou le temps dédié.
Ce moment ne se commente pas. Juste une description sommaire. Les cuivres sur la scène, jouent, accompagnent sur une composition de Miles Davis (?) le défilé photographique de tous ceux qui nous ont quittés depuis trois ans.

 

 

Samedi

Présentation des régions.

Douze régions, douze façons d’être proches.
Sous une forme ludique, une Chef de gare, ayant à sa gauche une « tête » de T.G.V, et face à elle un wagon et ses places assises, sans oublier au fond de la scène, celle qui annonce les horaires et les destinations, donc une chef de gare, qui accueille les représentants des douze régions. Sous forme de sketches, ou de passage vidéo, les actions, les nouvelles implantations ainsi que de nouvelles initiatives défilent sur la scène. L’évolution des partenariats puis du suivi et l’accompagnement des SDF en sont un point fort.

 

 

 

 

 

Ateliers et retour sur les stands, déjeuner.
Même principe que la veille. Ateliers pour les uns et vacation autour des stands pour les autres.

Petites sœurs des pauvres ?? Hommage à Armand Marquiset tout en humour.
Philippe Imbert, est beaucoup plus qu’un conteur, c’est un humoriste talentueux, un passeur d’histoires, qui en un quart d’heure retrace l’évolution de l’association. De la réflexion spirituelle à l’arrivée des femmes, pour prendre un raccourci.

Table ronde et témoignages

Quelques phrases clés de cette table ronde.
Capitaliser et transmettre.
La personne est toujours au cœur de l’action.
Relation bénévole personne accompagnée, une alchimie à toujours faire renaître.
Notre énergie, c’est notre identification..
Nous oeuvrons ensemble avec une immense confiance. La fraternité, une réalité vivante.
Rester contagieux.
Entre humains il n’y a pas de cloisons étanches. Prendre son temps, tout son temps et même à contre-temps.
Que l’association ne sombre pas dans les règles et ne jamais oublier les fleurs avant le pain ?

En conclusion, le témoignage de deux bénévoles.

On ne donne pas, on transmet. Cultiver la fraternité, c’est cultiver notre potager. Et si j’étais un animal ?
Une hirondelle. Elle reconstruit.
Un papillon, il prend son temps et c’est le plus beau. Un éléphant, calme, rien ne lui résiste.
Un renard, clin d’œil au renard de Saint Exupéry.


Remerciements et fin du congrès
Les organisateurs et plus particulièrement la région Bourgogne Franche-comté.
La coordination de Paris avec à l’honneur : Rachida Bouzit et Clémence de Montpezat, et bien sûr beaucoup d’autres « petites mains » aussi discrètes qu’efficaces.
Le comité de pilotage et le comité de coordination.
Le Train d’Isabelle Swang, les musiciens : Marcel Muller et Oswald Aude Solweig, Gaëlle pour les 12 Régions.

Loïc Delvaux et Anne Dufrene pour le Film. Et tous les autres !

Fin du Congrès.

 


Quelques photos souvenirs de ce congrès.

Les Ateliers, orchestre et convivialité

 

 

 

Retour sur : Organisation, stands et ateliers

Organisation
Quoi de plus normal que les organisateurs aient été chaleureusement remerciés et applaudis à la fin du congrès (voir ci-dessus)

Petit retour en arrière. Gare Saint Charles Marseille 5 heures 45. Notre car et son chauffeur Daniel nous attendent pour nous mener à Dijon, à 13h 45 un quart d’heure avant l’ouverture, nous arrivons sur le site du Congrès. Nous sommes accueillis au palais des congrès par des sourires, un mot de bienvenue et des cafés et jus de fruits. Nous entrons dans le grand amphithéâtre, c’est le grand show. Jusqu’à la fin du congrès, les horaires seront respectés à la minute près.
Pas de temps morts, de l’humour à chaque fois qu’il en faut, du respect, des initiatives et de courtes diversions pour ne pas tomber dans la banalité des congrès classiques.
Des repas de qualité. Le vendredi soir c’est la fête ! Apéritif convivial offert par la mairie, du Kir, du Kir et du Kir… Puis ce sont soixante tables de dix personnes installées dans une immense salle. Un gâteau géant pour fêter les dix ans de la Fondation, puis un orchestre pour animer une soirée dansante. Samedi midi, autour d’un repas froid, servi sur nappes blanches (!) ce fut excellent et rationnel. Les hôtels, aux dires des congressistes étaient également de qualité dans l’ensemble. Un fléchages impeccable pour les ateliers, les stands et le restaurant… Bravo. Et le petit plus, le sac congrès garni de carnet et stylos divers.

Les Stands
Les stands dont certains manquaient.. un peu de cohésion, représentaient les régions, ainsi que différentes activités des petits frères à savoir : Formation et coordination, Voisin’Age, Recherche de fonds et communication, Pôle ressources, etc. Installés dans une grande salle (trop grande donc manque d’intimité). Ce grand carré des stands était l’occasion de retrouver les amis parisiens et ceux d’autres régions etc.

les ateliers
Les douze ateliers (cités plus haut) se déroulaient dans de petites salles de 15/40 personnes. Un thème, un animateur, un débat, pour une heure trente. De l’avis général, ce temps de partage a été productif.

 

 


L’œil de Marseille
ou petite chronique bienveillante d’un bénévole qui participait à son premier congrès
des petits frères des Pauvres.


Après une nuit courte, très courte, je me rends à la gare Saint Charles en tram. N’ai- je rien oublié ? Papier, crayons en tout genre, appareil photo sans oublier l’indispensable Ipod, et le compte est bon. Et si je m’étais trompé de jour… non impossible, car celui qui m’accueille à l’hôtel Ibis ressemble trop à Manuel. Ouf c’est lui. Chacun prend sa place dans le car et le chef fait l’appel. Notre chauffeur se prénomme Daniel et refuse qu’on l’appelle Monsieur. Bien Daniel ! Première station : Avignon, pour récupérer nos collègues. Ils sont venus, ils sont tous là, à l’exception d’Anne Camille qui a confondu la sortie Nord et la sortie Sud. Deuxième et troisième arrêts sur des aires d’autoroute, le temps de prendre un café puis un pique-nique rapide et aussi de s’en griller une.

Dijon, nous voilà ! Quel accueil !

Le car prend ses quartiers de repos et nous un café. C’est le temps des retrouvailles, des embrassades, on se sent « proches » très proches et comme cela tombe bien, c’est le thème de notre congrès : Etre proches.
Après les formalités d’usage, propres à tous les congrès de la terre, à savoir, présentation des invités, discours, discussions, nous passons au jeu des questions-réponses etc. Alain Villez, notre vice-président souligne notre modernité, enfin, ce qu’il pense être une petite révolution : « Vous pourrez poser vos questions à madame la ministre, par SMS… ».
Réponse de l’élue : « Ca fait quand même quinze ans que ça existe les SMS, cher ami. »
Amusante. Elle a de l’humour la Delaunay, heureusement, car la consistance de ses propos manque… comment dire pour ne froisser personne, manque… de consistance, en quelque sorte, de la consistance sans consistance !
Quarante huit heures après son intervention, elle bénéficiera de trois pages sur Google, ainsi que sa photo en première page de la gazette locale, par chance, je suis également sur la photo, c’est ça la com’, enfin comment dire pour (re) ne froisser personne, la Com’ people ! Chacun sait que parler des vieux, et pourquoi pas des vieux et pauvres, ça n’est pas vendeur.
Dix huit heures, je traîne dans la salle des « Stands » et j’en profite pour faire la tournée des dégustations de Bourgogne. My God ! J’ai oublié que je m’étais inscrit à l’atelier des relations avec les voisins. Je file à la salle 4, me fais tout petit et prends les infos en cours. Très intéressant, ce projet de voisin’âge, qui met en relation des bénévoles et des personnes isolées. Mais voila, moi, j’ai un problème bien particulier, j’habite une petite résidence, où il y a forcément des bénévoles potentiels et nous sommes mitoyens d’une HEPAD de plus de cent personnes, où il y a évidemment des personnes isolées. Question : Comment réunir tout ce petit monde ? Réponse… au prochain congrès.
Madame Tannenbaum, ce qui se traduit par : (mon beau) sapin, nous a promis un apéritif offert par la mairie de Dijon. Enfin les choses sérieuses commencent. Un personnel très zélé, nous proposera du Kir ou bien du Kir, ou encore du Kir… nous sommes bien à Dijon, même si le Chanoine Félix Kir nous a quitté la veille de la révolution de mai 68.
Passons a table, mais comment trouver sa place dans cet immense hall qui regroupe pas moins de soixante tables de dix personnes (faites le compte, cela fait bien 600 !).
La place est libre ? Oui ? Je m’installe et me présente : Xavier, Bénévole Marseille (Marseille est un mot magique qui transforme les regards) vous me connaissez tous, car je suis passé au JT de TF 1 la semaine dernière… Non je ne plaisante pas. Oui, c’est authentique, avec mon épouse et mes petits enfants… c’est ça la Com’
C’est bon j’annonce la couleur de mon engagement dans l’asso. et comme disait Brel, au suivant, au suivant et dans le sens des aiguilles d’une montre. Christine, Clémence, Christophe et les autres, salariés à la com’ et aux dons, aux ventes, au développement de la Bretagne, je suis très impressionné. Je mets enfin des visages sur des noms qui défilent sur la Webb-lettre… enfin, vous m’avez compris. A ma droite, un coordinateur de la Bretagne, entre étrangers on se comprend et nous échangeons quelques adresses pour une possible implantation de l’association à Vannes.

Les cuivres retentissent, ça sent le « Rock » et c’est tout ce que j’aime, Clémence avec prévenance suivra le marseillais pour quelques minutes endiablées. Le temps passe vite, trop vite, nous nous dirigeons vers un invraisemblable embouteillage à la hauteur des vestiaires, puis filons vers le tram, c’est l’heure du dernier métro, et bien sur, les sudistes ne compostent pas leur ticket, ils n’en n’ont pas. Et vlan ! A la première station une armada de contrôleurs contrôle les contrevenants…
Bigre, nous avons échappé à une amende de 50 euros en insistant sur le congrès des hummmm des PAUVRES … hummm pauvres ! Terminus à la gare SNCF, face à notre hôtel, et aussi à coté du célèbre Cintra de Dijon, un Bar-Karaoké. Nous envahissons en bande (pacifique) la scène de l’établissement, le temps du « Petit bonheur » de Félix Leclerc, Marika, Ludo et les autres connaissent leur minute de gloire. Trois heures du mat’ il fait encore nuit, je me couche.
Samedi matin, frais comme un gardon qui a fait la fête, je me trompe de ligne de tram pour me rendre au palais des congrès, ce qui me permet de visiter Dijon. Que c’est calme ! Avec mes quelques minutes de retard, je dévale les escaliers du grand amphi. et m’installe au premier rang. Impossible de somnoler, la chef de gare sur la scène abuse d’un sifflet à roulette à réveiller les morts. C’est bien ainsi, car la présentation des régions me permet de sortir de mes frontières. Midi, j’ai faim. Midi trente, tous à la salle de restaurant. Avec Anne, nous sommes bien décidés à nous « mélanger » pour ce dernier repas-échange. Raté, sur les dix places autour de la table, dix personnes de notre région ! Qu’importe, on est bien entre-nous.
C’est le temps des remerciements, des félicitations, et aussi des satisfecit, pourquoi s’en priver ? L’heure, c’est l’heure, le temps de s’en griller une dernière et le car nous attend. Pas triste le retour, nous sommes tous fatigués et nous somnolons. FAUX ! C’est l’ambiance des retours de colonies de vacances. Le chef compte et recompte les oilles, les filles chahutent et les garçons en rient. J’ai même entendu un éclat de rire sans interruption de Avignon Nord à Marseille la Rose !
Métro, tram, et marche à pieds, c’est l’heure tardive du débriefing en famille avec mon épouse, qui elle aussi revenait d’une journée-forum, d’où un télescopage de souvenirs, temps forts, anecdotes. Beaucoup de bonheur.

Xavier 20 novembre 2013
Bénévole fraternité de Marseille depuis 2007.

 

 

 

 

réflexions
et
témoignages

 

Etre là. Pourquoi ? Réflexion

Bien-être et intergénération. Témoignage

Bénévoles nouveaux retraités. Reflexion.

Un comité de pilotage et ses premières réalisations.

J’ai la guitare qui me démange. Témoignage

La Fête au Centre de Gérontologie Départemental. Témoignage.

La Juris Cup à Marseille. Témoignage.

  


Etre Là.
(Réflexion, témoignage et recrutement).

En clôturant son intervention au dernier congres des petits frères des Pauvres à Dijon, le 15 novembre 2013, le père Pedro Meca, qui depuis quarante ans vit dans la rue, la nuit aux cotés des plus démunis (SDF) nous invitait à « Etre là », sans nous poser de question, être là à l’écoute, et toujours attentifs.
Ces trois derniers mois, j’ai été amené à « être là », représentant de notre association, dans des circonstances très diverses, essayant toujours de rester à l’écoute avec attention.
Le 9 avril 2014 toute la journée, au stand des petits frères aux « Jobs d’été » nous avons collecté, en une journée, 70 contacts ! Qu’en sera-t-il demain de ces contacts ? Question inutile ! Nous « étions là » bien présents au milieu d’une jeunesse généreuse, prête à donner quelques heures de bénévolat. Oui, nous avons besoin de bénévoles jeunes qui viennent compléter nos équipes, notamment pour les vacances d’été et les réveillons de fin d’année.
Le 17 avril 2014, changement de décor, cela se passait au Parc Chanot, au Forum des Seniors, qui se déroulait sur deux jours, notre stand attractif nous a permis de nombreux échanges avec : des curieux, de nouveaux retraités en recherche de bénévolat, et aussi auprès de nombreuses associations avec lesquelles nous avons échangé nos modes de fonctionnement, notamment sur le recrutement, la formation, l’accompagnement etc. C’était une autre forme de recrutement de bénévoles.
Toujours au parc Chanot, mais deux mois après, se tenait le congrès national des Notaires, les 17 et 18 juin 2014, nous accompagnions une délégation parisienne des petits frères (très pointue !) . La présence des « bénévoles locaux » était indispensable pour témoigner de nos actions en PACA-L. Récolter des dons par l’intermédiaire d’une profession très spécialisée, le notariat, c’est une chose, expliquer –avec enthousiasme- nos démarches locales, nos initiatives, en est une autre, toute aussi indispensable. Nous étions là. Nos nombreux contacts avec les visiteurs du salon, peuvent nous faire espérer avoir de nouveaux bénévoles.
Enfin, j’ai eu l’occasion de partager un partenariat ponctuel, des petits frères avec une organisation qui s’engage à faire connaître le fonctionnement de l’Europe, aux jeunes. C’était en avril 2014. J’étais là… sans trop savoir pourquoi. Dans un premier temps, c’était pour participer à la correction de textes écrits par des jeunes sur l’Europe. Engagement totalement gratuit, sans but particulier pour le re recrutement de bénévoles, mais… allez savoir !
Puis dans un second temps, à la mi-juin 2014, pour vivre une journée, toujours sur l’Europe, avec des jeux de rôles. Ce deuxième temps fut un véritable moment de bonheur. Beaucoup de jeunes pour la plupart étudiants, et, dans le cadre de l’intergénération, quelques autres (c’était mon cas !). Ce jour là, j’étais un candidat député européen allemand qui défendait sa cause face à cinq autres députés ! Du sérieux, de l’humour, et un enrichissement indéniable sur le fonctionnement de nos institutions européennes (ce qui n’est pas évident). Encore une fois, ce fut une écoute attentive, des contacts pour l’avenir, une meilleure connaissance de l’Europe à partager avec l’intergénération qui est un des moteurs de notre association. J’ai eu le privilège, le midi, d’exposer le fonctionnement de notre association des petits frères des Pauvres, avec un appel… à peine déguisé au recrutement de bénévoles !
Je voulais partager avec vous ces présences très diverses, qui nous permettent à moyen et long terme de recruter de nouveaux bénévoles. Nous ne sommes pas dans le domaine de l’entreprise –même si nous pouvons en retenir les aspects positifs- nous n’avons pas pour mission : la politique du chiffre ni celle du rendement à court terme, mais nous avons bien notre place dans la société civile à tous les niveaux. Alors soyons Là, tout simplement, et sachons témoigner.

la clôture de notre journée sur l’Europe. ( pas triste !)

 

 


Bien-être et intergénération.

Bonjour les amis du RIG- ACLAP
(Accueil et Aide aux personnes Agées et réseau inter génération)

Intervention des petits frères des Pauvres à la biennale mai 2014. Présentation de l’association.

Merci à nos amis de du R I G de nous avoir proposé d’intervenir sur le sujet « Citoyenneté et Bien-être » vécu par notre association. Merci, car c’est un témoignage de confiance que vous accordez à vos « partenaires » Cela nous permet de mutualiser nos énergies au service des plus démunis et Dieu sait qu’ils sont nombreux !
Avant de passer la parole à Christiane, qui est bénévole depuis de nombreuses années aux petits frères des Pauvres, et qui témoignera des actions intergénérationnelles dans le cadre de la citoyenneté, je voudrais dire un mot sur le « Bien-être » vécu dans notre association.
Le bien-être des bénévoles qui donnent volontiers de leur temps de loisirs pour les personnes âgées (des personnes de plus de cinquante ans et en situation de faiblesse, c’est la charte de notre association) . L’accompagnement des personnes âgées là où elles sont, c’est-à-dire à domicile, en maison de retraite en centre de type Adoma, se fait dans le plus grand respect, chaque personne étant unique. Depuis cinquante cinq ans à Marseille, mais aussi à Toulon Antibes les Alpilles Sète etc. cet accompagnement est positif tant pour « nos anciens » que pour les bénévoles. Quel est le secret de cette réussite ? Le respect, oui le respect de la charte de notre fondateur Armand Marquiset, mais aussi, comme nous l’a si bien rappelé lors de notre dernier congrès en octobre à Dijon, Pédro Meca, « la simplicité d’être LA » à l’écoute. Sans oublier en toute circonstance d’avoir un brin, voir, un « Bon brin d’humour ».
En résumé, un accompagnement et une écoute auprès des plus démunis, de l’humour, sans oublier la joie et le sens de la fête à partager entre nous, c’est cela notre bien-être.
Enfin, je ne saurais oublier un point essentiel, incontournable, celui qui contribue au bonheur des personnes que nous accompagnons, c’est l’intergénération.

Bonjour à tous, je suis Christiane, bénévole à l’association des petits frères des Pauvres, et je participe depuis plusieurs années à des journées basées sur l’intergénération. Nous avons la chance d’avoir une maison dans le XII ème arrondissement à Marseille où nous recevons régulièrement des personnes âgées pour des ateliers et des repas. Régulièrement, une fois par mois, en partenariat avec une école proche de cette maison, nous recevons des enfants de CM1 et CM2 qui se joignent aux goûters et aux activités : jardinage, théâtre, chants etc.
Ces rencontres enfants et personnes âgées sont empreintes de simplicité. A titre d’exemple, un jeune garçon masse le cou d’un « Vieux » atteint d’arthrose cervicale idem pour une adolescente qui réchauffe la main d’une dame atteinte de polyarthrite. Que de bons moments d’affection réciproque ! Nous avons eu un jeune, qui a demandé à ses parents de participer pendant les vacances scolaires à un tournoi de boules organisé par l’association ! Encore une fois quel bonheur lorsque la proposition de rencontre vient des enfants ! A titre personnelle, dans ces rencontres inter génération, je revis une partie de mon enfance lorsque je me retrouvais avec mes grands parents, et je me prends à espérer : Et si demain, les familles pouvaient re-prendre en charge leurs vieux parents ?
Nous avons d’autres actions plus ponctuelles intergénérationnelles, dont nous pourrions parler longuement, mais je pense avoir dit l’essentiel de ce qui se VIT.

 

Préparer les départs à la retraite en favorisant un engagement bénévole et civique

Le Bénévolat.

Réflexion sur la proposition ci-dessous.

« Préparer les départs à la retraite en favorisant un engagement bénévole et civique qui pourrait se concrétiser par un parrainage reconnu des seniors au profit des jeunes. Cette action s’adresse aux personnes en fin d’activité professionnelle ou proches de la retraite au bénéfice d’actions intergénérationnelles. »

Le passage de la vie professionnelle à la retraite est souvent perçu comme une rupture, c’est à la fois un danger et un atout, encore faut-il l’anticiper.
Pour ne pas tomber dans la platitude du quotidien, souvent due à une perte de repères, la mise en chantier de nouveaux projets favorisera un épanouissement personnel, et le bénévolat, en règle générale, peut y contribuer.
Le parrainage des seniors au profit des jeunes valorisera le nouveau retraité et ce nouvel investissement « bénévole », réalisé dans le cadre de l’intergénération ne peut être que positif. Toutefois ce passage de l’activité rémunérée au bénévolat (gratuit) doit être préparé, encadré, et évalué (il n’y a pas de bénévolat à vie). Les associations qui bénéficient de formations internes permettront au candidat-bénévole de cibler son nouvel investissement, mais est-ce suffisant ? Nous suggérons trois propositions.
- 1 En amont, avant la « rupture », une préparation psychologique avec le concours des caisses de retraites, des associations elles-même, des municipalités et bien sur des entreprises.
- 2 Une démarche des associations auprès des entreprises, pour faire connaître leurs activités, intergénération en l’occurrence, et ainsi offrir un choix dans le futur investissement de la personne.
- 3 La reconnaissance du nouveau statut, celui de Bénévole. Les pouvoirs publics et plus particulièrement les départements et les municipalités doivent être considérés comme des partenaires. Avec les associations, ils s’investiront pour valoriser l’incontournable « Intergénération ». Il s’agit d’un travail et d’une réflexion de fond qui ne portent pas –uniquement- sur une aide financière.

En conclusion, cette proposition est évolutive, elle appelle à la réflexion avant d’être rapidement, nous le souhaitons ardemment, constructive

 

Un comité de pilotage et ses premières réalisations.

2011 création d’un comité de pilotage.

La « Bonne Volonté » ne suffit pas pour entreprendre de grandes actions, en revanche, le partage des expériences professionnelles, sociales, civiques, est un atout certain, mais encore une fois, cela ne suffit pas, le financement du projet doit être pris en compte.

En 2011, à l’appel d’Anne ici présente, un petit groupe s’est constitué pour envisager l’aménagement de la Campagne le Manier. Nous étions cinq avec des expériences très complémentaires, et une volonté de réussir les prochains travaux de la maison du Manier ; NOS prochains travaux, devrais-je dire.

Nous avions hélas oublié l’essentiel ! Nous avions bien la bonne volonté, l’expérience, le plan de financement, mais nous avions oublié tout simplement de questionner les principaux intéressés : Les personnes accompagnées, les salariés et les bénévoles sur leurs attentes d’éventuelles transformation, aménagements etc. du Manier.
Nous nous sommes rattrapés en 2012 en questionnant à partir d’un document très complet, les principaux intéressés. Et c’est à partir des attentes, des suggestions, et parfois des idées très concrètes –je pense notamment à la banque alimentaire- que nous avons construit notre projet. En 2012, le comité de pilotage –le COPIL- s’est étoffé, passage nécessaire pour le partage des responsabilités. Nous avons mis en place immédiatement deux petites réalisations. Une manière de nous rassurer sur nos compétences ! Le « Bar » qui prendra plus tard le nom de « Bar à Thym » et un terrain de boules. C’est peu de choses en soi, mais terriblement encourageant pour le moral et bien sûr l’avenir.
Juste un mot sur la banque alimentaire, qui résume parfaitement l’action du COPIL. Précédemment située dans l’arrière cuisine, elle devenait un lieu de passage contraire aux normes alimentaires. Hors, nous avions à proximité un garage encombré de matériel utile et inutile qui au cours des années ressemblait à un Souque ! Sur proposition des personnes concernées par la gestion de la BA, nous avons prévu d’aménager de fond en comble ce garage. Rapidement, à force d’entêtement, nous avons trouvé un financement, puis entrepris les travaux. Ce fut notre première réalisation de fond, et surtout un encouragement pour aller plus loin. Avec la contribution très constructive de nos amis de la Commission travaux des petits frères des Pauvres, remercions ici Philippe et Bernard, nous avons professionnalisé nos actions en cours. C’était indispensable. Avec le concours d’un cabinet d’architecte paysagiste, nous avons donné à notre projet, une crédibilité. Et je laisserai maintenant la parole à Marie Pierre, notre architecte paysagiste, pour vous exposer comment elle a su nous proposer avec son collaborateur, le remaniement de notre projet. Nous sommes réellement maintenant dans une action saine, pour des améliorations, innovations, durables.
Pour terminer, un jeu de mot… culturel. Dans Maniérisme, il y a Manier, je veux parler du Maniérisme de la renaissance de la peinture italienne, qui consistait entre autre, à changer la perception des visages et des paysages. C’est exactement ce que nous attendons de ces travaux.

 

Deux témoignages

(article parus dans Farandole le journal des Bénévoles Méditerranée)

J’ai la guitare qui me démange…
J'ai la guitare qui me démange, alors je gratte un petit peu., ça me soulage et ça s’arrange….
Qu’ils sont curieux les bienfaits de la musique. Il y a un an, après un repas au Manier, les artistes( dont je fais modestement partie) remballent leurs partitions et instruments et saluent les « invités ». Daniel, silencieux, un peu triste observe, puis il ose : « Je peux voir votre guitare ? » Cinq minutes plus tard il nous régale en jouant du Jazzy. Il ne sourit toujours pas, se lève, et rentre à Labadié, une pension de famille tenue par notre association. Un an après, Daniel vient au Manier avec SA guitare et son carnet de chants. Ensemble (Daniel et Xavier) préparent le déroulé d’une animation musicale. Après le café, c’est parti, les deux « artistes » chantent et jouent, et Daniel s’en donne à cœur joie, il sourit. Bonheur. Je me retire discrètement et laisse notre ami aux manettes, et là, surprise, il enchaîne les Brassens, Brel, Nougaro. Nos vieux amis reprennent en chœur les refrains, c’est la fête !
Daniel à la guitare qui le démange… ça le soulage et ça s’arrange. Gagné, Daniel est heureux ! Et nous aussi ! A renouveler.
Xavier

Les 70 ans des petits frères des Pauvres au C G D.
Centre de gériatrie départemental

Après une ouverture « en fanfare » du Bar à Thym en avril 2016, avec animation, musique, danse, témoignage d’enfants, le territoire Sud exporte son « savoir faire » au C G D mi septembre. Régal pour tous –nous étions plus de 80- bonne humeur, chants, jeux géants en bois, présentation de petits animaux, en un mot la Fête. Merci Marika pour ton témoignage que nous reprenons ci-dessous.
Oui, quel bel évènement ! Quelle belle journée.
Une organisation rondement menée, Un beau diaporama bien animé, des discours sur la fraternité au top, une ambiance chaleureuse et festive avec les résidents et les personnes accompagnées…C’était juste super ! Fêter les 70 ans de l’association au sein du CGD, « vieil ami » de la fraternité depuis plus de 20 ans, c’est hautement symbolique, il fallait y songer, vous l’avez fait, Bravo aux bénévoles de l’équipe du Sud et merci à tous ceux, bénévoles et salariés, qui ont répondu présents !

La Juris Cup à Marseille. Témoignage.

Vous connaissez la Juris’Cup ? Avec plus de 2000 participants, la JURIS’CUP est la plus grande régate corporative d’Europe et un événement sportif et festif hors du commun, qui se déroule dans la rade de Marseille. Cette année 2015, pour ses 25 ans, plus de 130 bateaux. Si les petits frères des Pauvres ne possèdent pas de bateau de plaisance, ils ont pu participer à cet évènement en partenariat avec Axa Atout cœur.

Sur proposition du groupe AXA notre association des petits frères des Pauvres, a relevé le défi de participer à cette manifestation. Faire se rencontrer nos vieux amis et tout un monde de juristes et marins, cela peut paraître paradoxal. Et pourtant…

Petit retour en arrière. Après avoir reçu l’invitation de notre partenaire, un petit groupe de bénévoles s’est spontanément constitué pour mettre sur pied tout un programme, avec une seule idée en tête : que cette manifestation profite au mieux à nos vieux amis, aujourd’hui, et bien sûr demain (moyen et long terme). Citons ici, sans exclusivité, quelques acteurs bénévoles et salariés : Marika, Anne, Françoise, Christian, Julie, Bruno, Xavier, Denise et bien d’autres. Que de mails échangés, de conférences téléphoniques et aussi…. d'appréhension, de stress ! Défi relevé. Nous vivrons quatre journées d’exception.

Jeudi, dans le parc de la maison des petits frères des pauvres au Manier, bénévoles salariés et personnes accompagnées se retrouvent pour un goûter préparé par des membres d’Axa Atout cœur. Un régal, de la bonne humeur, du soleil dans le ciel et dans les cœurs. 18 heures, l’un de nous annonce avec une voix retentissante : Les voilà. Oui ils arrivent enfin (après quelques déboires en bus). Ils, nos nouveaux amis, partenaires et régatiers d’Axa atout cœur. Enfin nous mettons des visages sur nos correspondants d’hier. Ambiance au beau fixe.
Avant un court mot d’accueil, les compétiteurs de demain se mélangent spontanément avec les personnes accompagnées. Ils découvrent notre véritable mission. Bruno, Anne, Marika et Xavier, présentent l’association des petits frères des Pauvres, et notre ami Denise remet aux équipiers de magnifiques bonnets qu’elle a confectionné à nos couleurs. Puis autour d’un bon buffet, nous nous présentons individuellement, échangeons les valeurs que nous défendons. Quel moment de bonheur ! Premier pari gagné, notre images de marque ( !) n’a jamais été aussi bien représentée et accueillie. Le partenariat prend forme et se concrétise par tous ces échanges.
Et la fête continue en soirée, pour trois d’entre nous, au village de la Juris Cup à l’ouest du Vieux Port. Orchestre des Jeunes avocats, cocktails, feu d’artifice, nous sommes plusieurs centaines sur la place du village, un verre à la main à profiter de ce moment festif et tellement convivial !

Vendredi, nous tenons un stand petits frères, au centre nautique. Un spectacle « unique ». Ces dizaines de bateaux, dont plusieurs anciens gréements d’exception, qui se préparent pour une première régate. Nous sommes chaleureusement remercié par les « Atout cœur » de la réception de la veille au Manier. Françoise et Denise remettent une série de bonnets à « nos » équipiers, deux drapeaux des petits frères flottent fièrement au haut de deux mats. Et en fin de journée, un grand cocktail sur notre stand commun Axa-petites frères. C’est l’occasion de prendre de nouveaux contacts, de parler –toujours et encore- de notre belle association. Convivialité et aussi… beaucoup de reconnaissance pour nos actions.
Nous sommes heu-reux. Un deuxième cocktail est organisé sur le Don du Vent, un ketch aurique de toute beauté, Bruno y sera notre représentant.
Deuxième pari gagné.

Samedi nous passons du relationnel à l’accompagnement. Deux sorties en mer pour les personnes accompagnées. Un véritable casse-tête à organiser, mais tellement bien récompensé ! Premier départ prévu à 10 heures (la vedette décollera à 11h 15….) tout se passe comme prévu, enfin presque… Chantal tombe et on fait appel à un médecin (sans suite) une organisatrice refuse un fauteuil roulant à bord (on forcera le barrage). A 13 heures, retour. Succès total. Nous avons installé des chaises autour de notre stand et nos « navigateurs d’un jour » se restaurent. Propos dithyrambiques : On a côtoyé les voiliers de tout près, une dame nous a donné des explications sur la régate, la mer était calme malgré le vent, vivement que l’on recommence…
Les partants de la deuxième sortie, sont arrivés à midi, et après une solide collation, ils ont embarqué à 13 heures. Le vent s’est levé et la houle aussi ! Dès la sortie du port, survient un gros paquet de mer en signe de baptême de la mer, que nos vieux amis ne sont pas prêts d’oublier. Une promenade agitée et un paysage toujours aussi beau. Que de bons souvenirs. Pari gagné. Quel bonheur pour les bénévoles de voir ces mines réjouies, d’entendre tous ces « merci ».
Et « nos » équipiers, en parallèle de nos sorties, marquaient des points.
Extrait ci-dessous d’un compte-rendu des compétitions transmis par Axa atout cœur :
« 2 équipages, WE millionnaires aka « Mon AXA@sudest » et Figolu aka « Petits frères des pauvres », ont même gravi le podium et raflé deux belles places dédiées aux Petits frères des pauvres qui grâce à notre action pourront envoyer leurs bénéficiaires en vacances. »

Dimanche la remise des coupes et… plus encore.
Sur les stand, Manuel, Marika et Xavier s’activent pour le démonter avant de se rendre à la remise des coupes. Plusieurs centaines de personnes se pressent autour du podium qui domine… des dizaines de coupes de toutes tailles. C’est le temps des discours, des remerciements, des applaudissements. Toujours de la bonne humeur. Lorsque nous entendons AXA atout cœur venez sur l’estrade, Manuel, Marika et Xavier se précipitent ! une immense banderole des petits frères des Pauvres est déployée. Manuel dit à Xavier : tu as 20 secondes pour remercier, pas plus ! Pari tenu, c’était le dernier. Xavier, tout sourire (et très ému) au nom des petits frères des Pauvres, remercie la Juris Cup pour sa bonne humeur et bien sur Axa atout cœur, qui ont permis à 36 personnes de notre association de faire une sortie en mer. Ca c’est extraordinaire et à renouveler, et en plus (en se retournant il ajoute) il y a un chèque de 10 000 euros pour les petits frères des pauvres ! Merci. Et les vingt secondes sont écoulées !

En conclusion, nous avons tissé des liens, qui sans aucun doute, se concrétiseront par des actions communes à court et à moyen terme. Même si le chèque est important, il n’est qu’un « plus » de ces quatre jours. L’essentiel était de présenter au mieux notre association et son fonctionnement, avec toujours une seule idée en tête, apporter toujours plus de bonheur aux personnes accompagnées. En toute modestie, l’auteur de ces lignes doit avouer être resté sans voix pendant une bonne demi-heure après la clôture. La pari était de taille ! L’organisation aussi. Alors… alors… peut-être que certains bénévoles se sentiront frustrés de ne pas avoir participé, ou même, ne pas avoir été sollicités pour l’évènement, qu’ils acceptent nos excuses ou notre bien involontaire maladresse. Nobody is perfect !

Marseille 22 septembre

 

 

 

 

« Amplius »

Plus, davantage

 

 

Petit

supplément

libre et

gratuit

sans

prétention.


Amplius, ce qui signifie : « Plus, Davantage », c’est la devise de mon saint patron François Xavier. Saint Augustin veille derrière cette pensée, n’en doutons pas. Mais pourquoi parler d’Amplius maintenant ?

Pour nous motiver à en faire « Plus » .

Quand pourquoi et à quel prix nous pouvons en faire plus ? Dans un premier temps, exposons les contraintes, voir le carcan du temps et de l’argent, pour laisser place ensuite à la relativité, au concevable, au possible. Comment dépasser la dictature du temps et de l’argent ? Par notre discernement, nos motivation, nos témoignages.

Quand en faire plus ?
Quand ? Après avoir déterminé globalement le temps que nous pouvons mettre à la disposition des autres. Une évidence qui n’est pas sans risque ! Attention ! Combien de fois nous entendons : Je me suis laissé avoir… Je ne pensais pas que cela me prendrait autant… Une fois de plus c’est moi qui sera présent… etc.
Notre bénévolat et le temps que nous lui accordons, sont par définition non chiffrables. Comment prévoir, par exemple sur un trimestre, le temps, les jours et pourquoi pas les horaires réservés à notre bénévolat. Notre temps est ponctué d’impondérables, de priorités, d’inattendus etc.
Alors, en faire plus, mais quand ? Nous y reviendrons.

Comment ?
Comment en faire plus ? Premier principe, nous devons nous en tenir au contenu de la charte de l’association, (celle des petits frères des Pauvres en l’occurrence). Avec discernement, nous trouverons dans la charte, tout ce qui est nécessaire pour un accompagnement mesuré, y compris les bornes à ne pas dépasser. Second principe, évaluer (oui toujours évaluer) les besoins en les mettant en avant et en oubliant temporairement les « obligations » que bien souvent nous nous créons.
A propos d’obligations et surtout de contraintes, il y a une citation de Menandre (auteur comique grec –350) sur les trois tyrans qui « altèrent » la vie de l’homme : Le premier tyran, la Loi, le second l’Usage et enfin la Nécessité.
Et si nous tirions profit de ces trois contraintes.
Dura lex sed lex, oui la loi est dure, mais est-ce une raison pour la subir ?
De l’usage maléfique ou bénéfique, lequel de ces deux usages retenir ?
Quant à la nécessité, et son caractère (pervers ) qui met en avant ce qui est obligatoire, indispensable et dont nous ne pouvons nous passer, pouvons nous la dépasser ? Ou simplement l’accepter comme telle, avec le risque du retour à la case précédente, en admettant que nécessité fait loi…

A quel prix en faire plus ?
Le « plus » introduit nécessairement une notion de prix, de coût. Le coût de la fatigue et aussi celui des déplacements, le prix de la patience et celui de la persévérance.

 

Comment mettre à profit ce qui précède… comment dépasser les contraintes tout en préservant sa santé, et surtout notre motivation ?
En les acceptant ces contraintes, ou plutôt en les admettant. Au factuel, opposons « l’imaginé » . Un imaginé sans complexe, à vivre sans modération, un imaginé toujours en devenir sans bornes, un imaginé un peu fou ! A chacun de nous de le construire, selon notre personnalité, nos forces physiques, nos motivations.
Reprenons et dépassons la première interrogation : Quand en faire plus ? Posons la question différemment : Comment donner (un peu) « plus » de bonheur autour de moi, tout en me faisant plaisir ? Dans ce cas, la notion du temps n’existe plus, un bonheur partagé ne se compte pas en heures ou en minutes, il est simplement bon à prendre, à vivre. Et dans cette situation quelle est ma motivation ? Je n’en sais rien, je ne me pose pas de question, je suis tout simplement heureux de donner de mon temps, un peu plus de temps. Cette démarche aussi naturelle que spontanée répond toutefois à deux exigences en amont : C’est parce que je suis « Bien » dans mon association, et surtout « Bien dans ma peau ! ».

Revenons maintenant sur les impondérables, priorités ou encore les inattendus. Relativisons notre engagement, et préservons notre vie hors association, c’est le plus important si nous voulons garder un équilibre. Soyons décomplexé lorsque nous annulons une « visite » ou encore notre participation à une rencontre, en cherchant une solution alternative. Comment ? En oubliant les SMS et autres mails, en l’occurrence il y a urgence, adressons-nous directement à la personne intéressée, sans oublier de la valoriser et surtout sans raconter notre vie au téléphone… mais en prenant un « temps d’écoute ». Un occasion inespérée d’en apprendre « plus » de celui ou celle que nous pensions connaître. L’Ecoute, c’est toujours un plus qui ne coûte rien d’autre que le respect et l’intérêt que nous portons à l’autre.
Comment en faire « plus » tout en respectant strictement la charte et plus généralement la vie de l’association, celle de mon territoire ?
Les possibilités –les solutions- sont nombreuses, encore faut-il les imaginer. Je reprendrai, en toute modestie quelques exemples vécus récemment.
Premier octobre, comme chaque année, nous distribuons les roses de la fraternité. Ne participant pas sur le terrain à l’opération, j’avais toutefois pris une dizaine des roses pour les remettre aux résidents d’un Ehpad proche de mon domicile. Les roses, en attente, forment un magnifique bouquet, et mes enfants de passage me demandent : C’est pour maman ? Je prends alors le temps d’expliquer, la démarche, le rôle des petits frères, ma participation en tant que bénévole etc. Les enfants posent des questions… C’était un petit « Plus » une bonne occasion à saisir.
Autre exemple, ce dimanche avec ma petite fille et son nouveau petit vélo ! Toujours à l’Hepad, elle profite de l’espace aménagé pour la promenades des « Vieux » pour tourner en rond au milieu des fauteuils roulants !! Un quart d’heure de bonheur réciproque. Un petit « plus » improvisé.
C’était il y a un an, dans le cadre de la Juris’Cup, nous transigeons la loi. Cette après-midi de septembre, seules les personnes valides sont acceptées sur le bateau pour une promenade, je le sais, et pourtant... Discrètement, je mets un fauteuil roulant dans la file des partants. L’autorité légale et responsable s’insurge ! Trop tard le fauteuil est à bord. Au retour, après cet « incident » je profite de discuter avec la responsable de la sécurité. Etonnant, elle découvre notre association, et nous propose de nous revoir pour organiser d’autres sorties…
D’un petit plus on pourrait passer à un grand !

Nous sommes nombreux à avoir vécu de tels moments, il est nécessaire de les relater, non pour se mettre en avant c’est évident, mais pour donner des idées, construire des imaginés. La nécessité (de témoigner ses vécus), aurait-elle ici son caractère obligatoire et indispensable ? Obligatoire, certes non, mais indispensable…

Terminons par l’usage et ses contraintes. Comme il est pratique l’usage (maléfique). Lorsque nous justifions nos actions et leurs petits débordements, face à nous, les pseudo détenteurs de la vérité ne manquent pas de nous rappeler à l’ordre : Tu fais erreur, cela a toujours été ainsi… Tu sors du cadre de ton bénévolat… Tu n’as pas le droit… Restons zen. Aurions-nous tous la même vision du bénévolat ? Non, mais l’unique interprétation de la Charte, oui, et cette dernière laisse le champ libre pour des voies hors usages. Ouf !

 

  

 

Conformisme
                 solidarité
La loi

                                                                                     L’usage

la nécessité

                                                       L’indépendance

Etre bénévole à l’association des petits frères des Pauvres. Tout simplement !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monsieur Henri
la Clémentine

 

 

 


le 31 octobre 2016



19/11/2016
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